L'histoire :
Myco et sa petite sœur Paille sont partis en expédition, à la recherche d’une batterie. Cette batterie sera utile, une fois revenue au village des champignons, pour faire fonctionner la radio. Ils la chargent sur le dos de Forficule, leur fourmi domestique, de la taille d’un bœuf. Puis ces humains miniatures rentrent à leur village, en traversant des forêts de champignons et des collines de mousse. Chemin faisant, Myco raconte une énième l’histoire des « êtres montagne » et de la grande apocalypse, qui décima jadis les humains géants qui vivaient sur cette Terre. Ils sont rejoints sur leur parcours par Girolle, une amie venue en éclaireuse. Mais la nuit est tombée et ils doivent se cacher des terribles mantes. Girolle les abandonne là pour faire diversion. Myco et Paille retrouvent plus loin Cepe et Mousseron, les deux autres éclaireurs de l’équipe d’escalade. Puis enfin revenus au village, ils sont accueillis par Bolet, leur tuteur. Ce dernier les informe qu’ils accueilent en ce moment même un hôte très particulier, sans doute un médecin de l’Ordre du Bacille. Ce personnage prénommé Amanite est un peu inquiétant avec son masque en forme de bec… et surtout, il apeure les enfants en leur révélant qu’il a croisé un serpent, un animal terrible sensé être disparu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Derrière ce titre étrange et cette mante en couverture qui évoque immanquablement chez les plus vieux lecteurs le tome 8 de Yoko Tsuno (Les titans), se trouve une quête initiatique et post-apocalyptique. Or nous évoluons plutôt ici du côté des Petits hommes de Seron, voire des Schtroumpfs, étant donné que cette humanité qui a survécu à ce qui ressemble à une apocalypse nucléaire est de la taille des fourmis et habite dans des villages de glands et des forêts de champignons. Pour autant, le ton n’est pas à la gentille féerie ou à la fantasy, mais bel et bien à la survivance sérieuse au milieu d’une épidémie mortelle, avec des stigmates de putréfaction épidermiques… pour laquelle on peine franchement à s’emballer. Envoyant ses personnages en quête d’antidotes, l’auteur Jacopo Starace délaye le cœur de son intrigue avec des histoires d’amitié et de foi qui paraissent superficielles, sans jamais évoquer l’organisation sociale – une dimension d’ordinaire préalable et indispensable à toute mécanique post-apo. La psychologie des personnages fonctionne aussi mal que le rythme narratif ne prend jamais. A l’instar de l’illustration de couverture, le lecteur se contentera donc de suivre (sur 180 planches !) des personnages semi-réalistes à travers de jolis et étonnants paysages, où tout ce qui est au ras du sol est gigantesque. Mention spéciale à la colorisation, des systèmes de teintes en aplats dans des nuanciers colorimétriques restreints et fonctionnels.
