L'histoire :
Tout commence lors d’un débat politique télévisé opposant M. Markus Tudor, candidat du parti républicain, à Mme Heather Macstone, du parti démocrate. Tandis que Macstone défend l’égalité sociale et la protection des plus démunis, Tudor, autoritaire et méprisant, ne se soucie que des élites. Sous son règne, les gangs prospèrent, tout comme le trafic de drogue. Sam, la fille de Heather, regarde sa mère avec admiration. De son côté, Tudor, inquiet malgré son assurance, élabore avec ses conseillers un plan pour s’assurer de la victoire. Mais sur le chemin du retour, la voiture transportant Heather et ses proches, est la cible d’un attentat. Tous les passagers périssent, sauf Sam. Après plusieurs mois de coma, la jeune femme se réveille dans un drôle de laboratoire, face à un certain Russel. Il lui révèle l’étendue de ses blessures : elle a perdu ses membres. Il lui propose de la reconstruire grâce à un exosquelette, comme il l’a fait pour sa propre fille, Syl, rescapée d’un attentat de train. En échange, Sam devra mettre ses capacités au service d’Europa, pour lutter contre les cartels et protéger la population. Lors d’un braquage, Syl et Yuko, une autre combattante cybernétique, sauvent des otages sous les yeux de Russel et Sam. Cette dernière s’entraîne alors sans relâche pour maîtriser la force de ses nouvelles prothèses. Poussée par le besoin de renouer avec son passé, elle retourne incognito dans l’appartement qu’elle partageait avec sa mère. À sa grande surprise, elle y trouve la famille de son ancien petit ami, installée parmi les souvenirs de sa mère disparue. C’est alors qu’elle entend parler, de manière détournée, d’un mystérieux dossier confidentiel lié à la société pour laquelle travaille le père de son ex petit ami. Elle ignore encore son contenu, mais tout porte à croire qu’il serait à l’origine de l’attentat ayant coûté la vie à sa défunte mère. Sans se laisser submerger, Sam décide calmement d’en percer les secrets…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce deuxième tome de Cyborgs marque un tournant notable, tant sur le plan graphique que narratif. Là où le premier volume était profondément décevant par une représentation hypersexualisée et stéréotypée des femmes, ce nouvel opus s’émancipe de cet écueil grâce au changement de dessinateur. Le trait de Valentina Pinti, beaucoup plus sobre et respectueux, permet enfin aux personnages féminins d’exister par leur force et leur complexité, sans artifice visuel déplacé. L’univers reste fidèle à lui-même, ancré dans une dystopie futuriste où les décors urbains, vastes et vertigineux, continuent de fasciner. Toutefois, l’ambiance générale est ici plus introspective. Le récit se concentre sur Sam, jeune survivante d’un attentat, reconstruite physiquement par Russel, un scientifique déterminé à sauver ceux que la société sacrifie. À travers elle, c’est toute une réflexion sur l’identité, la résilience et la frontière entre l’humain et la machine qui se dessine. L’action, bien que présente, n’éclipse jamais la dimension émotionnelle du récit. On découvre un Russel plus humain, épaulé par Syl et Yuko, dans une mission qui dépasse la simple lutte contre les cartels. Steel s’impose ainsi comme un tome plus mature, plus équilibré, recentré sur les enjeux personnels et moraux, et laisse présager des révélations importantes, notamment autour d’un dossier mystérieux qui pourrait bien bouleverser la compréhension de l’attentat. Ce tome nettement plus abouti redonne à la série une direction intéressante.