parution 21 août 2013  éditeur Soleil  collection Noctambule
 Public ado / adulte  Mots clés Autour du 9ème art / Chronique sociale

Fenêtres sur rue

On épie de jour ou de nuit le quotidien des résidents de quatre immeubles. Un livre-objet d’une grande originalité, nourri des influences cinématographiques de Rabaté…


Fenêtres sur rue, bd chez Soleil de Rabaté
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

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    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Soleil édition 2013

L'histoire :

Par une belle journée ensoleillée, il y a de l’animation dans les immeubles d’en face. Deux ouvriers parlent avec le patron du Penalty des travaux à effectuer pour ravaler la façade. Sous les toits du premier appartement, le locataire se réveille péniblement. Sa voisine quant à elle, vient de prendre une douche et déambule à moitié nue devant sa fenêtre pour observer les badauds qui passent. Au Lavomatic, un client a du mal à tenir son chien en laisse, quand celui-ci aperçoit dans la rue un de ses congénères. Dans un autre des appartements, un modèle se prépare à prendre la pause pour un artiste-peintre. Pendant ce temps, la résidante de l’étage du dessous, bien installée dans son fauteuil, regarde un film d’Hitchcock. Au balcon fleuri du 1er étage d’un des quatre immeubles, un couple de tourtereaux coule une douce romance tout en déjeunant. Au-dessus du bar, une famille s’éveille et aère son logement. Dans l’appartement, à la fenêtre obstruée par des barreaux, on peut deviner une discussion houleuse entre un homme et une femme…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Ce « leporello » (livre frise ou accordéon), inaugure une BD concept de la collection Noctambule (avec les récits du Yin et du Yang). Ici, le décor est unique : Pascal Rabaté a découpé en une vingtaine de vues la façade de quatre immeubles (sans volet). Tel un photographe, le lecteur installé devant son ouvrage saisit l’intimité de ces « voisins » d’en face, à différents moments de la journée : côté pile en matinée et coté face en soirée. Dans chacun des appartements se déroule des histoires de couple, des histoires d’amour, des ruptures, des tromperies et même un meurtre. Ce récit muet transforme alors le lecteur en voyeur qui, au fil des tableaux, est livré à son imagination. Il se construit une histoire, fantasme, imagine ce qui se joue hors-champs ou quand l’appartement est plongé dans la pénombre. Chaque nouvelle lecture peut donner lieu à une nouvelle interprétation de ce qui se passe dans ces lieux, peut se découvrir dans une « chronologie » différente. Inspiré par Fenêtre sur cour, Rabaté cinéphile (mais également réalisateur de cinéma) rend un hommage ludique à Tati et Hitchcock, en leur faisant notamment référence dans chacune des saynètes. Avec ce livre objet doublé d’une réflexion sur le « médium BD », l’auteur nous offre une nouvelle facette de son talent artistique étendu, tant sur le plan de l’originalité du scénario que du dessin, avec ces acryliques très lumineuses. Un album à cheval entre le 7ème et le 9ème art, et qui se conclut comme au théâtre…

voir la fiche officielle ISBN 9782302030633

  • Sa note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

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Ce qu'un autre en pense sur la planète BD :

Vous aurez reconnu sans difficulté le film d’Alfred Hitchcock , Fenêtre sur cour, à travers le projet de Pascal Rabaté. Dans ce film, James Stewart est cloué sur un fauteuil et passe son temps à observer ses voisins d’en face, jusqu’au jour où il assiste à une scène de crime ! Rabaté reprend cette histoire comme une sorte d’hommage. Les fenêtres ne sont plus un prétexte narratif comme le film du maître du suspense mais constituent une histoire en soi. Ainsi, pas de dialogues, ni de bulles ou d’onomatopées. Le lecteur est à la place de James Stewart et devient le voyeur de cette comédie humaine qui se déploie devant ses yeux. Pas moins de onze appartements se dévoilent pleins de vie et d’évènements plus ou moins importants. Chaque double page est une véritable ruche de tranches de vie. L’idée du film s’adapte parfaitement à la bande dessinée, puisque tout repose sur le graphisme et que le lecteur peut prendre son temps pour espionner chaque fenêtre entrouverte ou éclairée. Il peut même revenir en arrière pour suivre la vie d’habitants qu’il aurait omis dans sa lecture. Le tout forme donc une narration éclatée et presque ludique, où l’on essaie de deviner les rapports entre les voisins et leurs modes de vie. Rabaté joue également avec sa propre histoire et propose de diviser son album en deux parties : Les mâtinées où la vie de l’immeuble vibre au rythme de la journée et Les soirées où l’on assiste aux activités nocturnes de chacun. De façon habile, le fameux meurtre à la Hitchcock n’est donc mis en lumière qu’à la deuxième partie, pendant la nuit ! L’ensemble est bourré de clins d’œil. Rabaté a fait apparaître le maître Hitchcock, comme le cinéaste aimait se montrer sur chacun de ses films. Il met également en scène Monsieur Hulot comme pour mieux souligner une époque désuète où les gens vivaient simplement mais de façon authentique. Il y a même une femme qui passe son temps à regarder des films d’… Hitchcock et le lecteur pourra s’amuser à reconnaître La Mort aux trousses, Sueurs froides, Le crime était presque parfait… Par ailleurs, cette vision de gens simples et anonymes est une véritable poésie du quotidien. Rabaté déploie cette galerie de personnages avec beaucoup de finesse et le lecteur remarquera que beaucoup de fenêtres ont une véritable histoire (comme dans le film d’Hitchcock d’ailleurs) : des couples se défont ou s’aiment davantage, des amitiés naissent ou se brisent… Dans un véritable tour de force, Rabaté offre un final grandiose en s’amusant à mêler les destins de chaque voisin pour finalement les réunir. Un tour de force impressionnant mais pas si gratuit qu’il n’y paraît. Le message est clair : avec les outils virtuels, l’homme a perdu ce regard de curiosité ou de bienveillance pour son voisin ou le simple passant. Rabaté laisse cette porte ouverte vers le monde et l’autre…