L'histoire :
Safir s'est aventurée dans les niveaux infras, les strates interdites de Megalopolyon à la recherche de son frère Pauli qui a fugué du palais familial hyper sécurisé. On découvre qu'elle connait très bien Ganz et sa secte souterraine. Vananka le musicien est venu honorer ses étranges contrats, il joue de la guitare, activité hautement prohibée, devant de riches couples qui font l'amour et s'abandonnent aux ravages du blast, la drogue qui garde la cité sous contrôle. Il retrouve par accident Isabelle, la femme dont il était éperdument amoureux dans le monde d'avant. La jeune femme a eu un bras arraché, remplacé par une prothèse biomécanique. Lynn, le tueur des NUHP a été missionné pour démanteler les filières de blast de contrebande, qui menacent directement le pouvoir du cartel associé au Mayor, le père de Safir. Il doit directement affronter les Feds qui tentent de rétablir l'ordre. Lorsqu'elle finit par retrouver Pauli, Safir découvre qu'il semble heureux dans un monde où les livres sont encore accessibles, où la musique fait partie de la vie. Elle apprend aussi une relation secrète que son père a entretenue avec une jeune musicienne dont il a réparé le bras, et à qui il a permis de jouer à nouveau. Cette rencontre transformera l'homme déjà puissant en monstre sans pitié. Pendant ce temps, la secte de Ganz prépare une grande attaque, les Feds veulent profiter du chaos pour définitivement reprendre le pouvoir sur la mégapole devenue incontrôlable.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce deuxième tome, la complexité de l'univers de la mégapole et de ses strates explose. On découvre les multiples groupes qui tentent d'affirmer leur domination par la force : les Invisibles, Ganz et sa secte, le cartel des jeux de combat et celui de la drogue, sans oublier le mayor de la ville. Les personnages principaux révèlent une partie de leur passé et des traumatismes qu'ils ont vécus lorsque le monde était encore presque normal. Les flashbacks surgissent de manière surprenante au milieu du chaos. C'est délibérément confus, on est baladé d'un lieu à l'autre mais Vananka et Safir font le lien, chacun dans sa propre recherche. La mise en scène très chargée des pages de Jef ne facilite pas toujours la lisibilité, mais la société déstructurée qu'il décrit justifie son style nerveux aux traits marqués. Il est clair que tout dépendra du troisième et dernier tome de cette série, le sentiment d'une histoire bien construite ou une fuite en avant dans la violence et la déchéance. Moins surprenant que le premier épisode, celui-ci approfondit le contexte et aggrave la situation sous tous les angles. Un challenge est donc à relever pour Kevan Stevens avec son dessinateur favori. On se souvient que le personnage de Vananka était déjà le héros de leur album Mezkal, un one-shot paru en 2022, sans rapport avec ses aventures ici, si ce n'est sa guitare désormais cassée en deux.
