L'histoire :
En juillet 1720, un vieux notable nommé Bernard de Gonzague de Legout, qui fait du négoce avec les Antilles, s’en vient trouver le commissaire de quartier Loden. En sa demeure de la place des moulins (qui deviendra plus tard le quartier du Panier), il lui demande d’enquêter pour retrouver qui a tué sa femme, Emma… morte d’une fièvre orientale qui fait des ravages. En fait, il veut savoir qui a été suffisamment irresponsable pour faire entrer cette maladie dans Marseille. Ça tombe bien : Léo doit justement retrouver son vieil ami Loco au Lazaret d’Arenc, un passage obligé de quarantaine pour tous les voyageurs qui reviennent de loin. En sortant de cet institut, ils se rendent à une maison close… mais elle est fermée pour cause de maladie. Alors ils se rendent chez le médecin qui a soigné Emma. Ce dernier dénie qu’Emma ait pu succomber à la peste, il parle plutôt de fièvre pestilentielle. Pendant ce temps, une réunion publique tourne à l’émeute au sein de la mairie flambant neuve, car les citoyens veulent eux aussi comprendre l’origine de ces fièvres qui multiplient les cadavres dans les rues…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Déjà précédemment, au tome 25, le détective privé marseillais Léo Loden était subitement décliné avec tous ses proches à une ère historique différente de la sienne (la nôtre). Il était alors questeur au sein de l’empire romain, sous l’antiquité. Rebelote sur la cannebière : le scénariste Loïc Nicoloff envoie Léo affronter la terrible épidémie de peste de 1720, durant laquelle presque la moitié des habitants de la cité phocéenne périrent. Pour le prétexte d’une enquête commandée par un notable, Léo emmène sa petite clique autour de lui (Loco, Marlène…) et traverse moult lieux et anecdotes historiques, commentées dans des encadrés narratifs, qui précisent le contexte et récitent l’Histoire de la ville. On peine un peu à s’intéresser à cette pseudo enquête cousue de fil blanc et de digressions, aux ressorts humoristiques soit convenus soit… manquants. On se console avec le dessin gros-nez de Serge Carrère toujours très vivant et ponctué de clins d’œil (en tenues d’époque, on croise le professeur Raoult, Mourad Boudjellal, Jean Rochefort…) A noter, pour tout savoir de manière précise sur cette terrible épidémie de peste, la dernière de l’ère moderne, les éditions Petit à Petit ont édité un ouvrage très didactique en 2021 : Marseille… et la peste débarqua.