L'histoire :
En 1150, dans la Cité d’Ares, sur les terres d’Oscitan, un inconnu encapuchonné entre dans une taverne. Il est bien mal accueilli, mais l’homme, sans dire un mot, met à terre en quelques secondes le garde chargé de la surveillance. Il vient rendre visite à Paluran et il enlève sa capuche. L’aubergiste le reconnaît aussitôt non sans effroi : le maître inquisiteur Obeyron ! Cela fait quarante ans qu’il n’avait plus de nouvelle de lui. Il se souvient du jour où il avait fêté son installation dans son auberge. Seuls Obeyron et I’Jaren refusaient alors de poser les armes. Cela ne les a pas empêché de fêter ce moment. Mais il fut bref, car un homme armé vint leur annoncer qu’ils étaient demandés à la Cour des trois Juges. Ils annoncèrent une bien sinistre nouvelle : plusieurs émissaires capturés dans la Forêt des Soupirs par des Sauvageons. Cela faisait trop longtemps que cette région échappait à tout contrôle et il était temps d’y instaurer la loi. Obeyron réclamait alors l'intervention de soldats, mais les Juges répliquèrent qu’il fallait la renommée et la crainte qu’apporte son nom tout en se montrant diplomate et sage pour éviter une nouvelle guerre. Les Soupirs sont bien connus pour être un endroit particulièrement incontrôlable et hostile. C’est pourquoi les Trois Juges leur confièrent cette mission spéciale en leur octroyant 50 ans. Paluran lui demande des détails sur ce qu’il s’est passé et où est I’Jaren mais Obeyron se ferme encore plus, le regard sombre, plongé dans le vague…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dix ans après – et après trois saisons formant en tout pas moins de 18 albums – la série Les Maîtres Inquisiteurs revient en intégrale. Et quelle intégrale : l’objet est aussi beau que sa couverture et aussi foisonnant que l’imagination des auteurs qui en sont les créateurs, puisqu’elle regroupe l’entièreté du premier cycle, soit six albums ! Le projet de cet ambitieuse série est de présenter chaque Maître Inquisiteur par tome dans une intrigue imaginée par un scénariste et dessinateur différent (même si certains scénaristes reviennent sur plusieurs tomes). L’une des forces de la série, c’est son mélange des genres, à mi-chemin entre l’heroïc-fantasy, le moyen-âge et le policier. Le projet est dantesque et on le réalise bien quand on voit la carte du début : chaque endroit créé est exploité par la suite. Les volumes regorgent de peuplades nouvelles, de personnages étonnants et de noms exotiques, le tout dans un vernis fascinant. Une invention intense et spectaculaire, d’autant que chaque tome fait allusion aux précédents. Que dire également des fameux Maîtres Inquisiteurs, si ce n’est qu’ils sont tous fascinants, mais aussi très différents les uns des autres, à l’image de leur pouvoir unique de téléportation, de contrôle du feu, de la nature, etc. Le volume (presque un grimoire !) se termine sur un tome 6 qui finit le cycle en apothéose totale. Jean-Luc Istin reprend chacun des Maîtres Inquisiteurs pour, cette fois, faire face à la sombre menace qui planait dans tous les opus. Une fin épique et sensationnelle. L’ensemble est un pur régal, même si, il faut le reconnaître, certains tomes se distinguent beaucoup plus, notamment les deux superbement racontés par Istin. Le dessin est de bonne facture, et même si les dessinateurs différents s’enchaînent, une certaine harmonie règnent entre eux. Retrouvez la magie de cette série grâce à cette magnifique intégrale.
