L'histoire :
Un soir dans la forêt, une femme gobelin donne naissance à son premier enfant. Horreur, ce dernier se révèle être blanc comme neige ! En voyant l'« horreur » qu'elle vient d'engendrer, la gobelin fuit la forêt en laissant le chérubin seul face à son triste sort. Cependant, bénéficiant d'un instinct de survie hors du commun, ce bébé gobe tout ce qui passe à proximité de son gosier : moustiques, mouches, papillons... De plus, son albinisme semble l'avoir rendu totalement invisible et inodore auprès des prédateurs qui rôdent au milieu des arbres. Apprenant rapidement à se déplacer à quatre pattes, l'étrange créature blanchâtre se rend dans les terriers pour y dévorer lapins et lapereaux, mais aussi tout ce qui lui passe sous les yeux : fruits, racines, larves, cadavres... L'enfant a beau dévorer tout ce qu'il voit, il ressent constamment en lui un vide. Jusqu'au jour où il croise une meute de loups. Adopté par le mâle dominant, le gobelin rejoint la meute et ne ressent plus ce vide insatiable. Toutefois, quelques années plus tard, lorsque son frère loup prend la tête de la famille en remplacement de leur père, ce dernier le chasse car il le considère comme un rival. Alors que le vide le tenaille à nouveau, le gobelin albinos découvre l'existence de nains, des personnes qui, comme lui, se déplacent sur deux pattes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour rappel, la série Orcs et gobelins met en avant les « méchants » du monde d'Aquilon, à travers des aventures en one-shots. Pour marquer le coup de ce (déjà) trentième album, la série concept accueille un nouveau scénariste en la personne de Joris Chamblain (Les carnets de Cerise, Enola et les animaux extraordinaire...). Assez loin de ce genre d'univers jusqu'à maintenant, le scénariste apporte un vent de fraîcheur dans l'univers. En effet, alors que les albums précédents semblaient parfois tous sortir du même moule, ce tome 30 bouscule les codes. Entre flashbacks et actions au présent, on suit les mésaventures d'un gobelin albinos souffrant d'une très mauvaise vue ; a contrario, il dispose d'un excellent odorat et d'une ouïe toute aussi exceptionnelle. Croisant orcs, nains, gobelins ou encore humains, cet anti-héros est à la recherche de ses origines. Est-il le résultat d'un caprice de la nature ou le croisement de deux races différentes ? Y-a-t-il un lien entre lui et les elfes blancs ? C'est à ces questions qu'il va tenter de trouver les réponses. Pour mettre en scène ce trentième album, l'artiste italien Marco Itro a déjà fait ses gammes dans les tomes 19 et 25. À l'aise dans cet univers aux nombreuses séries parallèles, le dessinateur fait parfaitement le travail. Enfin l'expérimentée Élodie Jacquemoire peaufine l'ensemble avec de splendides couleurs. Un album qui surprend agréablement.