L'histoire :
Au cœur des marécages délétères de Kamalya, vit la tribu des A'runu. Pour préserver la paix au sein de ces terres hostiles, la tribu effectue un rituel de la paix en offrant cycliquement les premiers nés des couples aux « Ombres de la brume ». Si tout le monde ignore le destin de ces bébés, tous s'accordent à dire que c'est cet acte sacrificiel qui leur permet de survivre et de vivre en paix. Cette fois, c'est Am'ina qui doit donner son premier enfant, Thunde, en offrande. Portée par sa tribu, elle dépose bon gré mal gré son enfant sur l'autel sacrificiel. Mais quand ce dernier se met à pleurer, elle s'apprête à le récupérer. Une tentative de sauvetage avortée par le sorcier du village, faisant perdre connaissance à la jeune mère. Lorsqu'Am'ina reprend connaissance auprès de son mari, la douleur hurle en elle ! Profitant de la nuit et du sommeil de toute la tribu, la jeune femme décide d'aller récupérer son enfant, peu importent les obstacles qui l'attendent ! Infiltrant la citadelle des brumes où vivent les Ombres, Am'ina réussit à récupérer Thunde et part à la recherche de la légendaire tribu guerrière des Maas. Si elle arrive à trouver ce village, elle est certaine qu'ils la protégeront des Ombres. Elle ignore encore qu'elle vient de déclencher un avenir funeste pour sa tribu et tout ceux qu'elle croisera dans sa quête...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour rappel, après avoir décliné l'univers des Terres d'Arran au sein de plusieurs séries concept, Jean-Luc Istin et Kyko Duarte nous ont fait découvrir les Terres d'Ogon, un territoire voisin d'Arran s'inscrivant dans l'univers étendu du Monde d'Aquilon. Pour ce qui marque déjà le 7e tome de ces nouvelles terres, Istin confie son histoire au talentueux Gihef (Titans, Mister Hollywood...). Ici, on découvre une tribu vivant dans l'endroit le plus hostile qui puisse exister. Pour survivre dans cet univers nocif, la tribu a pris l'habitude d'offrir le premier né des familles à leurs voisins, les Ombres. Mais tout change lorsqu'une jeune femme brise le rituel en récupérant son bébé et part en cavale. Sans en dévoiler davantage, ce nouvel album est plaisant à lire et à découvrir. Il propose aussi pas mal de choses intéressantes en lien avec l'univers déjà bien installé. Si l'on devait tout de même mettre un bémol, ce serait au niveau des dialogues. En effet, Gihef a déjà prouvé dans ses albums précédents qu'il était un incroyable dialoguiste. Or ici, le récit est quasiment totalement en récitatif. On a donc la frustration de ne pas pouvoir profiter de répliques cinglantes et percutantes comme l'auteur sait les produire. Au dessin, Miguel Angel Ruiz s'éloigne de l'univers déjà ultra balisé par ses prédécesseurs. Tout en restant respectueux de l'univers créé notamment par Kyko Duarte et Pierre-Denis Goux, le dessinateur ajoute sa patte, ce qui offre un côté « rafraîchissant » à l'ensemble. En effet, après tout ces albums, on pourrait parfois ressentir un sentiment de répétition et/ou de déjà-vu. Ruiz réussit, via sa mise en images, à renouveler le genre. Un point commun avec Gihef qui lui aussi réussit à casser le squelette scénaristique. L'ensemble est finalisé par les couleurs de Florent Daniel. Cet album plaisant sur plusieurs points y aurait gagné à proposer davantage de dialogues.