L'histoire :
Jeudi 17, il y a grève à l'école des Gais Pinsons. Juliette, Kevin et Émile sont bien décontenancés. Car la grève, ça sert à quoi ? Juliette le sait et elle pourrait dire que c'est pour les droits sociaux, comme les congés payés. Mais c'est aussi un combat pour les travailleurs. Bref, c'est la lutte finale ! Mais pour autant, qu'il n'y ait plus personne à l'école, ce n'est pas très sympa. Kevin rêvait de marquer dix points et de faire encore une partie de basket de fou, mais il faudra attendre. Les trois enfants savent que leur maîtresse va à la manifestation. Faudrait la retrouver pour retourner à l'école avec elle ! Pendant ce temps, Dudule, le pigeon, mène sa vie de volatile urbain...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il y a des récits singuliers qui proposent une vision originale du monde qu'ils abordent. C'est sans doute l'ambition qui a animé Geoffroy Rubbino, celui qui écrit, et Antoine Poupart, celui qui dessine. Et quoi de plus naturel, quand on est enseignants, que d'écrire une histoire dont les personnages principaux sont trois garnements, qui s'apprêtent à « subir » une grève à l'école ? Voici donc les auteurs non seulement associés pour cet album, fruit d'un travail de plus d'un an, mais qui se sont jetés aussi ensemble dans le bain de l'auto-publication, en fondant Un café l'édition pour diffuser leur BD. Le résultat est assez agréable, notamment le dessin séduira un vaste public. Avec des traits épurés, Antoine Poupart amène la fraîcheur graphique qui colle parfaitement aux personnages et à leurs univers enfantin. Pour ce qui est de la narration, elle privilégie les textes. Le bavardage semble en effet aussi s'appliquer au professeur... Et puis il a la manie de faire quasiment un renvoi de texte à la marge de chaque page. C'est un peu trop systématique pour garder de l'impact et cela fait presque penser à un tic d'écriture. Pour autant, l'album décolle véritablement dans sa seconde moitié, lorsqu'on en arrive à ce fameux jour de grève. Les métaphores poétiques prennent le pas sur le descriptif, les dialogues tournent au grand (et bon) délire. Bref, on y trouve une dimension qu'on n'espérait plus. Au point où l'on sera attentif à la suite. Allez, on va commenter la note comme à l'école : travail correct, doit persévérer car a la capacité à mieux faire encore !
