L'histoire :
Alors que Buck et Sonny s’apprêtent à rejoindre le tournage d'un film d'Howard Hugues, Jerry, récemment blessé, échappe de peu, grâce à un piège tendu par le FBI, à un assassinat dans l'hôpital où il est soigné. Mais avant de mettre leurs talents de pilotes au service du cinéma, Danny et Tuckson sont conviés à rejoindre l'atoll de Bikini, pour assister à un tir nucléaire d'une bombe larguée par un B-29. Le Colonel de la Navy et son rouquin d'ami en ont vu plus d'une, mais là, ils sont véritablement impressionnés. Ils savent que les Soviétiques ont infiltré le pays, les administrations et les autorités, pour pouvoir mettre eux aussi au point l'arme nucléaire. Buck ne le sait que trop bien, car il a maille à partir avec l'Ombre Rouge, une organisation secrète qui agit sur ordre de Staline. Ce qu'il ignore encore, c'est que sa famille va en être directement victime...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les Classic de Buck Danny, c'est l'occasion attendue à chaque album de goûter à nouveau au charme un peu suranné des années Charlier/Hubinon, puisque le contexte de ce 12e album se situe juste avant le 10e de la série régulière : Pilotes d'essai, paru en album en 1953. On est donc dans l'immédiat après-guerre, au moment où la parano envahit complètement les USA et que le monde se divise entre les deux blocs que les super-puissances US et Soviétiques ont dessinés. Mc Carthy est à son top et cet album traduit vraiment bien la chasse à « l'ennemi de l'intérieur », puisque – accrochez-vous – notre héros va carrément « passer de l'autre côté » ! Ça, c'est pour le contexte macro. Mais si on prend la l'album du côté purement US, on se régale de retrouver nos pilotes en plein tournage d'un film d'Howard Hugues (et d'un ersatz de Rita Hayworth), le mythique réalisateur qui fut lui-même pilote. Alors même si cette aventure est pleine de grosses ficelles, celles qui permettent de tirer au max sur la dramaturgie, on se régale tout de même à suivre le cours des évènements. André Le Bras, colorisé par une Valeria Tenaga Romanazzi digne d'une Ketty Formaggio, nous offre une fois de plus des planches impeccables, au découpage redoutablement efficace. Encore un bel album pour une série qui, décidément, est bien plus que secondaire.