L'histoire :
Reynir Arnason rêve de visiter un pays étranger. Ses frères et sœurs voyagent sans arrêt, tandis que lui attend à la maison le retour de ses parents qui ne viennent qu’une ou deux fois par an. Mais il n’a pas le droit de voyager comme tous les non immunisés. Il se renseigne par-ci par-là... La seule solution serait de se faire recruter dans un navire de commerce. Le rêve peut devenir réalité ! Il prend donc son baluchon et se rend rapidement en ville. Sur le port, il ne voit qu’un bateau en partance de Bornholm au Danemark. Il s’imagine déjà entouré de palmiers qu’il n’a jamais vus, du soleil ininterrompu et de l’eau à perte de vue. Il se présente à l’équipage et ils acceptent de le prendre comme commis en cuisine. Tout est trop facile, il n’en revient pas ! Quand il discute avec l’ombrageux cuisinier, il déchante rapidement : personne n’a le droit de descendre de ce bateau pour aller au Danemark. Seule la livraison pourra être déposée. Finalement, son rêve sera bien plus difficile à réaliser que prévu. Si ce n’est qu’il entend des matelots acheminer plusieurs caisses sur le pont. Visiblement, elles doivent être acheminées à un bateau qui en a besoin. Et si c’était l’occasion pour prendre la poudre d’escampette et enfin voyager comme il le souhaite ? Reynir se glisse donc dans une des caisses…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les aventures de l’équipe de Sigrun dans des contrées du nord dévastées par une épidémie (ça vous rappelle quelque chose ?) continuent. Si le premier tome peinait à accrocher à cause d’une profusion de personnages et des temps faibles dans la narration, celui-ci s’accélère sensiblement. Minna Sundberg alterne savamment moments de pause et actions, avec les fameuses expéditions qui se multiplient. Les passages d’explorations sont toujours plein de tensions et installent un suspense moite. C’est d’autant plus vrai que, comme les jeunes personnages, on ne sait pas où l’on va et ce que l’on va découvrir. Par la force des choses et l’ampleur de ce récit fleuve, on finit par s’attacher à cette drôle d’équipe, même si les identités de chacun sont peu marquées. L’humour tranche également parfois avec les aventures glauques des expéditions, rendant l’ensemble toujours un peu étrange. Autre souci, cette fois éditorial : sur de très nombreuses bulles, il manque beaucoup de voyelles ! On veut bien croire que l’alphabet finlandais est fait de symboles et de graphie particulière, mais de là à ne rien mettre… Pour le reste, comment ne pas admirer le dessin impressionnant de Sundberg. Rien que ce visuel particulier suffit à nous faire plonger dans ce monde post apo, étonnant mélange de futurisme et de légendes nordiques mâtiné d’un peu d’heroic-fantasy, de magie, et d’horreur pour des apparitions frémissantes. Les couleurs délicates et le trait ciselé rendent ce monde unique et fascinant malgré tout.
