L'histoire :
Un petit garçon (un peu turbulent) commande un véritable bébé alligator élevé dans les bayous de Louisiane. Les stickers sur la boîte confirment que c’est facile à élever et à soigner, que c’est affectueux, que ça mange à peu près n’importe quoi et surtout, que ça ne coûte que 2,5$. Sitôt reçu, il s’amuse aussitôt comme un petit fou avec Gator, comme s’il s’agissait d’un jouet. Mais il se fait gravement enguirlander par sa mère lorsque le bébé croque la queue de leur chihuahua domestique et déclenche une course-poursuite dévastatrice dans la maison. La mère exige que le gamin se débarrasse de l’alligator en le jetant dans la cuvette des toilettes. 10 ans plus tard, Gator a survécu et grandi dans les égouts de la ville. De fait, les affiches signalant la disparition d’animaux de compagnie se multiplient. Gator culpabilise de ses besoins nutritifs. Il confie son mal-être sur son blog, qu’il tient depuis une cachette souterraine. Le journal du matin, que découvre au petit-déjeuner la jeune Ally, une fillette un peu asociale et abandonnée à elle-même par ses parents, fait les gros titres sur la présence suspectée d’un saurien dans les égouts. C’est un jour de canicule et Ally va encore devoir le passer seule. Elle s’établit un programme d’activités utiles, une liste de bonnes actions qui se termine par « trouver un ami qui m’acceptera comme je suis »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est une histoire d’amitié simple et rigolote entre un gros alligator urbain (un peu trop vorace) et une fillette rousse (un peu trop asociale) que nous proposent les Aventuriers d’Ailleurs (désormais collection de Bamboo). Ce petit bouquin à couverture souple et à forte pagination s’avale néanmoins d’une traite, car le rythme séquentiel est soutenu et aéré, et le dessin stylisé parfaitement truculent, soit une recette tout à fait adaptée aux enfants. Il est en réalité importé d’outre Atlantique, made by James Burks, un auteur rompu à la narration séquentielle grâce à ses participations à de nombreux dessins animés de chez Disney (Le géant de fer, Atlantide, La planète au trésor…). Le pitch surfe sur une légende urbaine classique : celle des alligators qui auraient pullulé dans les égouts de New York dans les années 30, suite à leur abandon dans les toilettes par leurs maîtres lorsqu’ils sont devenus trop encombrants. Or ici, notre ami Gator n’est pas vraiment méchant, il a juste des besoins nutritionnels différents et inopportuns vis-à-vis de la civilisation humaine, qui le font d’ailleurs culpabiliser (il alimente un blog, depuis un poste de travail installé dans les égouts !). Sa rencontre avec Ally, une fillette elle aussi rejetée et moquée par ses pairs, s’avère logiquement heureuse. Ce duo attachant survivra-t-il à la traque que mène un gardien borgne et hargneux de la fourrière ?
