parution 21 octobre 2010  éditeur Cornelius  Public adulte  Mots clés Fantastique - Etrange / Independant / Mondes décalés / Roman graphique

Toxic T1

Toxic

Doug se réveille dans un monde étrange peuplé de lézards, de nains en slip et de larves pleureuses. Que devient le réel lorsqu'il vous échappe ? Un voyage fascinant dans les méandres de la conscience, un songe à la poésie subversive ! Captivant.


 Toxic T1 : Toxic (0), comics chez Cornelius de Burns
  • Notre note Blue Star Blue Star Blue Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Blue Star Blue Star Blue Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Blue Star Blue Star Blue Star Blue Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Cornelius édition 2010

L'histoire :

L’obscurité totale. Une houppette apparaît. Un jeune homme, allongé dans son lit, se réveille avec un pansement sur la tête. Pour décor, un simple salon muré de briques rouges. Inky, le chat noir de Doug, a priori mort depuis des années, se faufile dans le mur. Doug, adolescent amnésique, paraît absent au réel, incapable de savoir où il se trouve et qui il est vraiment. Suivant son chat et entamant une quête identitaire, il traverse alors le mur pour découvrir un monde apocalyptique et dévasté, peuplé de lézards qui font la loi, de nains en slip toujours volontaires pour aider et des larves pleureuses, derniers avatars d’un univers en ruines… Un monde étrange et apparemment familier revient à la mémoire de Doug. Ce monde est peuplé d’ados zombifiés, cantonnés à l’univers du paraître, incapables de communiquer, d’aimer et tuant leur ennui à coup d’alcool, de drogues et de sexe enfiévré… Doug vit-il un rêve éveillé ? Est-ce bien là la réalité ? ...Une soirée punk arrosée, une femme scarifiée, un rituel fait de polaroids… Les souvenirs remontent peu à peu à la surface.

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Avec cette nouvelle parution « radioactive », l’auteur du très acclamé Black Hole s’aventure sur un terrain dangereux en s’attaquant à la déconstruction d’un mythe, et non des moindres, puisque il s’agit du héros le plus populaire du 9e art : Tintin ! Alors oubliez tout ce que vous aimez chez votre reporter préféré : sa curiosité, son courage, son calme, sa soif de justice, sa ruse... Burns en retient surtout la fadeur. Son Tintin est paumé, amnésique et un brin débonnaire. Ce Toxic est une formidable plongée dans les méandres de la conscience et de la psyché humaine, invitant le lecteur à une anamnèse individuelle seule à-même de reconstruire une identité oubliée ou refoulée. Proposant un syncrétisme des genres avec une ligne claire faussement naïve évoluant vers des ombrages détaillés (très « burnsien »), auxquels s’ajoute une mise en abîme du récit et des décorums (abondantes références aux paysages « tintinesques »), Burns nous dit que les illusions propres au monde gentillet d’Hergé ont bel et bien disparu, laissant place à une société postmoderne nageant en plein cauchemar. La bonhomie de Tintin disparaissant alors derrière l’amertume d’un Burns triomphant. Avec un désenchantement symptomatique d’une société occidentale qui a perdu les pédales, Burns dynamite tous les repères spatio-temporels et construit un continuum redoutable, multipliant les allers-retours entre réel et fiction. La réalité toxique, faite de drogue, d’alcool et de violence sourde, se révèle alors d’une acidité nauséeuse. Ça ressemble étrangement à du Bret Easton Ellis, période Moins que Zéro et à du Burroughs dans Le Festin nu. A la fois troublant et dérangeant, le récit perdra le lecteur dans des flottements ouateux et des brouillards de rêve, malgré la familiarité, seulement apparente, des décors : Burns nous fait avancer en territoire connu pour mieux nous perdre, avec comme supports les errances d’un Tintin halluciné et les visions surréalistes d’avatars décérébrés. On en ressort comme absent au réel, avec le sentiment d’avoir lu une BD différente, proche du chef-d’œuvre... Burns est une référence de la scène indé US, et il le confirme une nouvelle fois.

voir la fiche officielle ISBN 9780307379139