L'histoire :
Oyez ! Et sachez que cette histoire parle de la Chute De L'Humanité. La grande C.D.L.H. Mais pas dans un sens poétique. Plus dans un sens « visages dévorés et dépecés ». Ou plutôt dans un sens où il s'agit de comprendre qu'il y a des démons qui surgissent et extirpent les entrailles des gens par leur trou de balle alors qu'autour d'eux, la terre s'ouvre et le ciel s'abat en fragments incandescents qui transforment leurs amis, leurs familles et tous ceux qu'ils aiment en giclures de sang et en odeur de cheveux brûlés. Plutôt dans ce sens... Mais je vous mets en garde, c'est aussi une histoire sur la Foi. Je vous mets en garde, parce que la foi donne la nausée à certaines personnes. Mais il fallait que je vous le fasse savoir. Mais qu'importe ? La réalité c'est que l'Auréole et la Corne se côtoient depuis que les astéroïdes qui la contenaient ont percuté la Terre. Les fragments d'Auréole créèrent des poches de vitalité, des oasis sacrés et secrets responsables de nombreux mythes, du jardin d’Éden à Urshanab, à la fontaine de jouvence et j'en passe. Pendant ce temps, la Corne resta cachée, attendant de contaminer l'espèce la plus évoluée. Et ce ne fut pas l'Homo Sapiens, mais une espèce désormais qualifiée d'Homo Maledictus...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Scott Snyder est non seulement un scénariste prolifique, mais aussi un entrepreneur. Il fonde en 2019 son label Best Jackett, entouré de pointures parmi lesquelles Jock, Francesco Francavilla, Francis Manapul, Rafael Albuquerque, pour s'affranchir des standards de l'industrie du comics, qu'il connaît si bien. L'idée est simple : disposer de plus de liberté. Alors le voilà à nouveau associé à Greg Capullo, tous deux reconstituant ainsi le tandem de La Cour des Hibous qui marqua les mémoires. Hélas, Démons ne sera pas de ce calibre, si l'on en juge par ce Tome 1. Il est en effet surprenant de constater qu'une structure qui se veut alternative propose un récit aussi classique. Prenez l'histoire éternelle du Bien contre le Mal, des forces protectrices et bienveillantes et du combat qu'elles mènent contre les créatures démoniaques, ajoutez une petite malédiction familiale, accompagnez le tout d'une bonne dose de sauce à base de combats épiques et de membres tranchés menus et zou, on emballe ces trois premiers chapitres et leur 120 pages ! Mais si l'originalité n'est pas au rendez-vous, au moins, le cahier des charges d'un bon comics de divertissement est rempli : l'histoire est bien découpée, avec des flashbacks qui fonctionnent bien, le récit est rythmé et... c'est Greg Capullo au dessin dont on retrouve un style très Image, ce qui ne surprendra personne puisqu'il est encré par Jonathan Glapion et là aussi, on tient un tandem reconstitué des auteurs de Spawn à l'époque. Démons n'est donc pas forcément une série d'enfer, même si elle est pavée de bonnes intentions, mais ce n'est pas non plus une raison pour la laisser au purgatoire de votre librairie.
