L'histoire :
Un couple de femmes vient de trouver un appartement dans un immeuble ancien. Léa et Camille ont profité du fait que le quartier est assez excentré et surtout du prix bas de cet appartement. Et puis l'une bosse au commissariat, l'autre est stripteaseuse. Ce qui fait qu'elles ont besoin de discrétion. Et si le loyer est accessible, c'est sans doute parce que l'immeuble a servi d'asile de fous, dans le temps. Le concierge dit qu'il a été construit sur un cimetière Mowak et qu'on a retrouvé 16 corps sur le site, scalpés et jetés dans une fosse. Le jour où elles emménagent, une voisine les regarde curieusement. Elle prétend voir quelque chose mais refuse d'en dire plus, claquant la porte au nez des filles qui traversent le couloir. Assez vite, Léa ressent de drôles de sensations. Comme une étrange et irrésistible attirance pour l'endroit, même si c'est évident qu'il s'en dégage quelque chose de terrible...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est Todd Mc Farlane qui le dit, Arkham Asylum est une référence absolue pour lui. Alors une fois Spawn lancé, une fois son concept passé de super-héros à entité horrifique, une fois le personnage épousant aussi les formes d'une légende urbaine où il devient un croque mitaine à la fois réceptacle et catalyseur de l'angoisse et de la culpabilité des gens dont il croise le chemin, Hellspawn a pu surgir de son imagination. Là, il ne s'agit plus de coller par un moyen ou un autre à la chronologie de la série, mais de créer un comics pour adultes, avec des codes qui ressortent clairement de l'épouvante et du fantastique. Ici, le Spawn n'est pas toujours l'acteur principal, mais il est le maitre du Mal, celui que les humains se font entre eux, celui qu'ils méritent aussi de subir en passant les portes de l'au-delà. Hellspawn, c'est le début de la mythologie du personnage, quelque chose qui le sort clairement de son registre initial. Et c'est aussi une œuvre magistrale. Avec ce T2 de cette Intégrale, on a droit à deux parties différentes, dessinées par deux artistes exceptionnels. L'album commence par du Ashley Wood (De sang et d'ombres et Le grand Livre des morts). L’artiste australien accomplit un travail extraordinaire. Jamais depuis, le Spawn n'a été aussi inquiétant. Ses planches sont le vecteur parfait de la noirceur des récits. Et si De sang et d'ombres porte parfaitement son titre et constitue un comics hors norme, Le grand Livre des Morts se présente comme une nouvelle assortie d'illustrations terrifiantes. Avec son passage sur le personnage, Wood le transcende et propose une esthétique qui invite une beauté sordide. Sur ce run, il se hisse à la hauteur d'un Bill Sienkiewicz, c'est pour dire ! La seconde partie est aussi incroyable. Plus classique, certes, mais elle est également unique, car Spawn Simonie et Les Architectes de la peur ont été confiés à des artistes français. Alexis Briclot en est le graphiste (et on voit bien dans le second album à quel point il a perfectionné son art) et c'est Alex Nikolavitch (oui oui, le traducteur depuis le départ de la série), sous le pseudo d'Alex Racunica, qui signe le scénario du premier French Spawn, quand le boss McFarlane signe celui du second, sur des idées originales, pour chaque album, d'Arthur Clare. Voici donc une intégrale qui va scotcher tous ceux qui étaient passés à côté des premières éditions !