L'histoire :
En Alaska à Barrow, les habitants se préparent à la période si particulière du mois de novembre : ne plus avoir de soleil pendant trente jours. Le shérif Eben Olemaun a quand même du boulot car les criminels se sont donnés le mot en ce moment pour agir plus que d’habitude. La bonne nouvelle, c’est qu’il a retrouvé tous les portables qui avaient été volés dernièrement. Ils ont été brûlés et enterrés dans un trou. La mauvaise c’est de savoir quel cinglé a pu faire un acte aussi particulier et dans quel intérêt ? Pendant ce temps là, en Louisiane, un camé, George, vient rendre visite à Marie Jeanne. Il a des infos à lui donner car à force de surveiller les personnes qu’elle lui avait nommées, ça a fini par mordre ! Il a donc récupéré des échanges de mails entre Marlow Roderick à un inconnu qui signe son nom avec un V. Cet échange montre qu’une vingtaine de personnes compte se retrouver à Barrow pour faire une « action ». Marie-Jeanne est inquiète devant cette nouvelle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
30 jours de nuit : un titre à vous glacer le sang et un concept qui a fait couler beaucoup d’encre et d’hémoglobine… Tant et si bien que cette série de comics, démarrée en 2004, a connu une adaptation au cinéma. Delcourt a la bonne idée de proposer l’œuvre en intégrale et le volumineux premier tome propose les trois premiers récits. On connaît bien le concept de départ : l’Alaska devient le paradis des vampires à la période où le soleil n’apparaît plus pendant trente jours. Une idée de génie qui renouvelle le thème des vampires. On pourrait donc s’attendre à un récit au long cours, une tension permanente et une lente descente aux enfers façon Walking Dead. Ce n’est pas le ton qu’a voulu utiliser Steve Niles. Son récit est implacable, d’une violence crue et d’une frénésie… dévorante ! A la fin du tome un, on est presque assommé et déçu que tout soit traité de façon aussi nerveuse et rapide. D’ailleurs, un des mini récits propose de façon amusante et intelligente une critique de lecteurs qui pointent exactement ce « défaut ». Mais c’est surtout un choix : celui de l’horreur brute et absolue, sans phare ni concession. Les deux autres tomes montent encore d’un cran ce sentiment de ne jamais pouvoir respirer tant le rythme est effréné et haletant. Le dernier récit est d’ailleurs un feu d’artifice d’actions et de combats puisqu’on assiste à une véritable guerre entre les vampires et les humains. Bien loin de l’image romantique des suceurs de sang ou de l’horreur tapie dans l’ombre, Niles fait exploser la violence, parfois de façon excessive. Mais il a tout de même le talent de renouveler sans arrêt sa thématique bien bourrin avec de constantes trouvailles qui renouvellent l’intérêt. Et puis, vous ne pourrez pas passer à côté du plaisir sanglant d’admirer l’art de Ben Templesmith. A la limite de la démence, son style hachuré et poisseux nous plonge dans un récit qui nous empêchera de dormir pendant plusieurs nuits…