L'histoire :
Il était une fois, à Escolla, dans le royaume de Gallia, un orphelin qu'on appelait parfois Yeb la cuiller, car son royaume à lui était celui des poêles et des marmites. Il avait grandi dans un baquet de bois au fond d'une cuisine, jusqu'au jour où il décida d'arpenter le vaste monde. Dès la première nuit, il fut accosté par une bande de squelettes, alors qu'il marchait à l'orée d'un bois. S'il ne voulait pas devenir leur souper, il devait accepter de jouer trois parties de quilles, chose qu'il n'avait jamais faite avant. Se saisissant d'un crâne, il se révéla doué pour ce jeu. Il gagna la première partie et reçut une poignée de pièces. Il gagna la deuxième et son prix fut deux boutons en cuivre et quelques dents. Qaund il remporta la troisième et dernière manche, il proposa aux squelettes de rester en vie et de reprendre sa marche, mais ils étaient loyaux et affirmèrent son droit à sa récompense. Tous entrèrent dans une crypte où gisait la momie d'un homme coiffé d'une couronne et dont on voyait la encore la barbe. Les squelettes ne répondirent pas à Yeb quand il leur demanda qui était cet homme et ils en brisèrent son avant bras droit. En le donnant au jeune homme, ils lui dirent que ce présent valait autant qu'une tonne d'or...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il était une fois un auteur de génie, qui, après avoir raconté des centaines d'histoires au cours de dizaines d'années, décida de se retirer dans son atelier. Il y passa du bon temps, résolu à profiter de sa liberté bien méritée. Mais bientôt, il se demanda sans cesse ce dont il avait finalement envie et un beau jour, il se rendit compte que la meilleure des choses pour lui était de recommencer à faire ce qu'il faisait de mieux : créer des comics d'histoires étranges. Hé oui M'sieurs Dames, Mike Mignola est de retour et il le dit lui même dans sa postface, c'est en décidant d'adapter une histoire du folklore italien, où il tenait donc son personnage, qu'il a voulu imaginer tout un monde autour de lui. Chose nouvelle pour l'auteur, qui, d'habitude, avait toujours fait le parcours inverse, puisqu'avec Hellboy, il a donné vie à une création graphique et ce n'est qu'ensuite qu'il a construit un univers dans lequel il était voué à évoluer. Alors il ne s'agit pas ici de rechercher le fantôme du bestiau ocre unicorne, mais ne vous y méprenez pas, on retrouve dans cette nouvelle série toute l'essence de Mignola. D'abord il renoue avec les histoires courtes (cela tombe bien, parce qu'on a toujours considéré que c'est le format où il est le meilleur). Ensuite on retrouve le charme propre aux contes qui proviennent d'un peu de toutes les cultures, ce premier volume étant marqué par celles des pays scandinaves. Des hommes et des femmes devenus d'étranges créatures au destin curieux (voire dramatique), des contrées reculées et des habitants aux mœurs typiques, des décors mystérieux, un bestiaire qui s'étoffe de chapitre en chapitre, des archétypes et des symboles, il y a tout ce qui fait l'unicité de Mignola. Allez, vous connaissez le topo du père Mike, dansez donc en rejoignant ce Carnaval magique !