L'histoire :
Après bien des malheurs, Clem et Ricca ont atteint une ville proche du Groenland où une communauté juive survit et semble être arrivée à s'organiser face à l'invasion zombie. Les règles de vie y sont particulièrement strictes, mais la population est très disciplinée, assurant ainsi un équilibre fragile mais qui se veut durable et qui pourrait convenir au couple de jeunes filles. En plus, un heureux évènement se prépare : Olivia va accoucher. Mais les conditions de vie sont tout de même drastiques et accoucher sans assistance médicale, quand les plantes ne sont que le seul recours possible avec le whisky jusque-là sauvegardé, en l'absence de médicaments et d’alcool parapharmaceutique, ce n'est pas non plus une mince affaire. Olivia doit faire face à de terribles souffrances et sa psychologie est aussi affectée : quel sens cela peut-il avoir de donner la vie quand la mort est partout ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce qu'on retiendra de Clementine, c'est qu'il s'agit d'une série dérivée correcte. Quitte se faire passer pour des pisse-froid (mais la hype n'est pas notre affaire) on va vous dire que ce ne sont pas les deux Eisner décrochés par Tillie Walden, ni le talent de producteur de Robert Kirkman qui changeront le regard qu'on porte sur les 3 tomes et en particulier celui-ci, qui marque la fin des aventures de la jeune ado unijambiste. Clementine a tout de même pour elle un ensemble de qualités qui font que ceux et celles qui auront lu la série pourront la considérer comme un bon personnage secondaire de l'univers de Walking Dead. Oui, mais on parle bien de personnage secondaire, dans tous les sens du terme et en premier lieu pour son importance, pour le souvenir qu'elle va nous laisser. Elle a pour elle la sensibilité que l'autrice y a mise, tout comme son orientation sexuelle d'ailleurs, mais en terme de drama, on est globalement très loin de la tension permanente (et complètement dingue) de la série mère. Alors, autant vous le confier aussi, c'est très bien que cela s'arrête là, car ce volume marque le pas au niveau du scénario. La narration n'insuffle plus aucune nervosité au récit, le huis clos ronronne, les dialogues tournent en rond puisque la dramaturgie est prévisible. Le seul rebond de fin de volume vient enfin briser une routine presque ennuyeuse qui s'est installée au fil des pages et quand on y assiste, on a tendance à sourire tant « le truc » tient de la série d'origine. Côté dessins, ce n'est guère mieux. L'aspect naïf des graphismes est gâché par une lisibilité qui fait parfois défaut. Tillie Walden réussit des planches, il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas le dire, mais les autres personnages qui entourent Clem sont animés par des expressions tellement similaires que pas un d'entre eux ne se démarque vraiment. Quant aux rares scènes d'action, clairement ce n'est pas le point fort de l'autrice. Alors voilà, ça se lit tout de même sans déplaisir et cette série a le mérite de ne pas trahir l'univers dont elle est issue. Le style et l'exercice se devaient d'être différents et là, le pari est tenu mais cette série n'offre pas pour autant le quart de la nervosité, des intrigues flippantes et du frisson que Negan et sa bande nous ont procuré...