L'histoire :
Réserve d’éléphants, République démocratique du Congo. Arche, une milice privée, a été renseignée et se dirige pour interpeler un groupe de braconniers s’en prenant à l’ivoire d’un groupe d’éléphants dont une matriarche à la défense unique particulièrement longue. Arrivée sur place, celle-ci ne peut que constater le massacre horrible. Traquant les fuyards via un avion de reconnaissance, et remarquant de la fumée au loin, la troupe arrive sur place et constate un spectacle aussi répugnant : les braconniers ont été massacrés à leur tour, leurs corps profanés et brûlés. Noé Eran, chef de l’Arche, va devoir mener de front son rôle de porte parole en tant que réformateur écologique pacifique, héritier d’une grosse fortune, l’amenant à rechercher des financements, pas toujours très propres, et son rôle de chef armé anonyme, l’entraînant à accepter des alliances avec certains anciens amis devenus des tueurs...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Rares sont les comics offrant autant de divertissement que de réflexion. Arche est de ceux-là. Publié en 2023 chez Image/Top Cow, cette histoire bien documentée surprend tout d’abord par sa couverture bien en place, accrocheuse, servie par le dessin efficace de Stjepan Sevjic, dans le plus pur style comics moderne. Mais ce n’est rien comparé aux cinq premières pages violentes, mettant le lecteur dans une situation de spectateur malgré lui. Dessin de l’espagnol Atilio Rojo nerveux et très bien crayonné, encré juste comme il faut et superbement colorisé, on sent que l’on ne va pas s’embêter. L’équipe scénaristique composée de Matt Hawkins, boss de Top Cow, entre autres, déjà remarqué sur les très bons Postal et Symmetry (Panini 2017), Ryan Cady, lui aussi assistant d’édition chez Top Cow, est scénariste sur des séries aussi populaires que Alien, Old Man Logan, ou le dernière L’enfer selon Popppy chez Blueman. est complétée par Paul Feinsein. Ce dernier, spécialiste de voyages, publiant des guides et travaillant pour Time, Lonely Planet, Fox, Disney ou encore NBC/Universal, amène indubitablement la touche réaliste et exotique de ce docu fiction. A eux quatre, les auteurs délivrent un comics nerveux joignant l’utile à l’agréable, en nous propulsant dans le monde violent et sauvage du trafic international. On termine ce tome repus, avec l’envie d’y retourner, tant les personnages et l’intrigue sont bien forgés et posés. Cet album fait partie des débuts du catalogue de la nouvelle maison d’édition Evalou dont les ventes servent à aider l’association WildLifeAngel. Ne vous en privez pas !
