L'histoire :
Donnie et son père sont partis camper en pleine forêt. La nuit est tombée, ils ont monté la tente, ils ont allumé un feu de camp et Donnie a envie d’aller pisser. Son père lui balance un fusil à pompe à la tronche. Il ne va quand même pas se balader dans les bois sans flingue ? « Il y a des requins dans cette forêt ! » Donnie est persuadé que c’est du bullshit et qu’il n’y a que des ours, comme dans toutes les forêts, quoi. Or l’odeur du sang qui perle du front de Donnie, après que le fusil lui a heurté le crâne, attire effectivement un requin. Celui-ci jaillit brusquement des broussailles et croque Donnie au niveau du bassin, lui engloutissant les jambes. Son père shoote le requin avec son propre fusil. Le poisson carnivore relâche alors ce qui reste du corps de Donnie et s’enfuit dans les fourrés. Ce qui reste de Donnie coupé en deux pleure de douleur. Son père cautérise la plaie en trempant son fils dans le feu de camp. Et il lui file une boîte de cachets d’aspirine pour qu’il arrête de se plaindre. Et ça n’est pas grave s’il en prend trop, puisque son estomac se trouve désormais arraché à 10 mètres de là… Hahaha c’est pratique !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors oui, des requins pleins de dents tranchantes comme des lames de cutter, devenus les pires prédateurs d’une forêt de feuillus, c’est complètement absurde. Absurde et couillonnement délirant ! Ce comic-book édité par les non moins délirantes éditions Komics Initiative recueille les 3 fascicules réalisés par Ryan Ottley (au scénar et au dessin) et Ivan Plascencia (aux couleurs). Cet exercice de genre série Z, créé comme une récréation, n’a pas d’autre prétention que celle de divertir et faire marrer avec ce principe débile d’une bande de requins qui se faufilent dans les fourrés pour croquer tout ce qui a l’odeur du sang. Les auteurs avancent sans trop de ligne scénaristique préétablie, s’engouffrant sans scrupule dans le rebondissement le plus iconoclaste et gore possible, qui peut surgir à chaque page. Ne vous attachez pas aux personnages : sitôt présentés, ils peuvent être croqués. Et leurs tripes vous asperger la face. Dans un style graphique semi-réaliste dynamique et rapide, Ottley en rajoute des kilotonnes dans l’hémoglobine giclante et l’orthodontie surabondante des gros sélachimorphes hyper-carnivores. Et même amputés de 60% de leur corps, les protagonistes continuent de vivre et de faire des blagues foireuses. Dans le dernier chapitre, puisque les requins vivent en forêt, les grizzlys vivent dans la mer… pour coller à merveille au registre culotté, absurde et délirant.
