parution 24 juin 2022  éditeur Komics Initiative  collection KI Graphik
 Public ado / adulte  Mots clés Chronique sociale / Uchronie

Love & Rockets T2

Heartbreak Soup

Deuxième volume d'une intégrale de la saga familiale délicieusement attachante créée par Gilbert Hernandez et issue de la série culte bicéphale L&R éditée en 1981 avec son frère Jaime.


 Love & Rockets  T2 : Heartbreak Soup  (0), comics chez Komics Initiative de Hernandez
  • Notre note Blue Star Blue Star Blue Star Blue Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Blue Star Blue Star Blue Star Blue Star

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    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Blue Star Blue Star Blue Star Blue Star

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L'histoire :

Palomar est le village mexicain où se déroule cette saga. Les ancêtres de Chello l'ont fondé et elle est la dernière de sa lignée. Avant d'être « Banadero » à plein temps, c'est à dire propriétaire d'un bain public, elle a été sage femme et a mis au monde une centaine d'enfants, tous protagonistes des histoires contées ici. Jesus Angel, Soledad, Manuel, Pipo... voilà le point de départ de l'histoire. Luba, quant à elle, vient de l'autre côté de la bourgade et est originaire du nord du pays. Propriétaire du second bain public (et donc concurrente de Chelo qui deviendra shérif), elle est aussi gérante de l'unique cinéma du village. Célibataire et mère de trois enfants espacés, cette belle quadra à la très forte poitrine et au caractère bien trempé va attiser les passions...

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Au sein du fanzine où ils ont débuté tous deux, tandis que Jaime Hernandez abordait l'aspect rock et amoureux transis de migrants chicanos dans la banlieue de Los Angeles, le tout à l'aide d'un noir et blanc stylé superbement encré, Gilbert lui, usait d'un trait un peu moins élaboré, bien que goûteux, pour décrire le quotidien d'un petit village mexicain. Au premier abord, on a eu tendance à l’époque à préférer l'un et négliger un peu l'autre, d'autant plus que le second a bénéficié bien plus tardivement d'albums regroupant les principaux épisodes de Palomar (8 tomes chez Delcourt entre 2006 et 2012). Il ne fait aucun doute cependant, et bien que sa lecture dégage une tonalité encore davantage adulte, que cette saga familiale, complètement détonante du reste de la production BD au début des années quatre-vingt, possède sa force propre et de nombreux atouts, que sa lecture en continue grâce à cette intégrale va permettre de redécouvrir et savourer pleinement aujourd’hui. Tout d'abord, le prologue donne le ton, plutôt dramatique, de la saga. Des familles relativement pauvres vivant avec leurs fantômes, les accidents ayant défiguré certains de leurs membres, et une femme au milieu de tout cela autour duquel la plupart des épisodes satelliteront : Luba. Les enfants ont aussi leur mot à dire, témoins des affres de leurs aînés, tout comme les handicapés, tels Toco ou Martin « je veux tout réparer » amenant une certaine tendresse dans de nombreuses scènes. Les jalousies s'attisent cependant au sein de cette petite communauté, et le sexe est un élément, sinon essentiel, du moins sous-jacent, dont la tension des passions se fait de plus prégnante au fil des épisodes. Il y a du Bunuel dans Palomar City et aussi, dans cette « soupe des coeurs brisés », un peu de Pedro Almodovar, lui qui a débuté sa carrière seulement un an avant Love and Rockets avec son premier court métrage : Pepi, Luci, Bom et autre filles du quartier. Serait-ce une influence ? Heartbreak Soup se déguste comme une tequila frappée, c'est à dire avec un peu de sel sur la main et un ventilo tournant au plafond, parce que l'on sent la chaleur du soleil mexicain et la moiteur des corps qui se cherchent. Culte et direct au « corazon » !.

ISBN 9782491374440