L'histoire :
Dans un futur indéterminé sur Terre, l’humanité est réfugiée sous des cité-dômes protégées de l’air extérieur vicié. Les Petrol Heads sont des robots pilotes de bagnoles de courses, reliques de l’ancien monde, les derniers à utiliser encore de l’énergie fossile. Ils participent néanmoins à un sport extrême sur « routes » très populaire des humains survivants, où tous les coups sont permis. Ces compétitions sont régulées par les arbitres urbanistes robotiques qui s’arrangent pour générer du suspens, mais aussi pour faire gagner le favori des sondages. Depuis son centre de contrôle de la Cité, l’O (un robot grand administrateur) régit la course dans les moindres détails, grâce à des nuées de drones. Il observe les tactiques et les sales coups des concurrents, dont certains sont célèbres. Or aujourd’hui, les coups fourrés entre Head et l’Hybrid ont dégénéré. Leurs bolides à tous deux sont désormais hors course. Ils laissent ainsi le champ libre à un challenger d’ordinaire toujours perdant, le Boss, doyen de la compétition. Or le doyen n’a une popularité que de 29%, alors que l’Hybrid caracole à 72% ! Qu’à cela ne tienne : l’O déclenche une explosion avant que le Boss ne franchisse la ligne d’arrivée. Le Boss et son bolide sont pulvérisés, sous les yeux de leurs rivaux et néanmoins amis Head et Hybrid. Pas de quoi s'émouvoir, ce ne sont que des robots... A des lieux de ces frivolités, le papa de Lupa est un scientifique qui vient de mettre au point des nanobots capables de manger les particules de pollution qui contaminent l’air extérieur…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si vous aimez la littérature de science-fiction, les courses-poursuites de bagnoles dans les films américains et les dimanches après-midi de F1 sur Canal+, vous allez vous régaler avec ces Petrol Head. Au cours des 5 fascicules périodiques publiés aux USA et réunis ici par Komics Initiative dans une seule intégrale grand format et cartonnée, des robots de formes humanoïdes pilotent des antiques bagnoles de courses à essence et ultra customisées, au sein de compétitions roulantes qui se déroulent sur les voies des cités-dômes où survivent des bribes d’humanité. Or l’un d’eux semble développer une conscience, une âme, qui se blase de ces courses truquées et se rebelle contre son autorité elle aussi robotique en protégeant une gentille fillette humaine et son papa. Car ce papa est un scientifique qui a la recette pour guérir la Terre de la pollution et donc pour sauver l’anthropocène ! Hé oui, le scénario de Rob Williams ne fait pas vraiment dans la subtilité et se met entièrement au service d’un fan service très particulier : les courses délirantes de bolides robotiques. Sous les crayons de Pye Parr totalement voués à ce registre – et sa colorisation bien contrastée, à la limite de piquer les yeux parfois – les engins sont tout aussi inventifs et détaillés que les chara-design des robots. Sous tous les angles, les mouvements et les profondeurs, ça rutile, ça fonce, ça fait vroum, clang, boom, plouf, ça percute, ça bondit, ça dérape, ça explose, sans se prendre la tête (cf. la page d’interlude qui ravira les amateurs d’humour au ixième degré !).