L'histoire :
Désormais accompagnée d’une guerrière norroise nommée Araignée, du capitaine Boy un squelette animé et de Roop, un jeune nécromancien dont la magie manque encore de puissance, Briar est devenue mercenaire (la moins chère de toute la région) pour réunir l’argent nécessaire à sa quête : renverser Grendrid, sa marraine la "bonne" fée qui n’a de bon que le nom. Mais quand Araignée tue une jeune femme par mégarde en tentant de se défendre, elle est prise de remords, et la culpabilité l’empêche de penser clairement. Et lorsque le village que Briar venait de maudire est frappé par une catastrophe, les tensions internes du groupe s’intensifient. Le poids de leurs actes devient de plus en plus difficile à porter, et les manipulations de Grendrid commencent à faire effet, instillant le doute chez Briar : et si, finalement, c’était elle, la véritable méchante de l’histoire ? Rattrapé par leurs poursuivants, le groupe est scindé en deux. Alors que leurs motivations vacillent, ils vont devoir faire preuve de force mentale pour s’en sortir.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le deuxième tome de Briar poursuit la réécriture sombre et subversive du conte de la Belle au bois dormant tout en s’éloignant peu à peu du matériau d’origine pour affirmer sa propre identité et suivre sa propre voie. La quête de vengeance de l’héroïne prend ici une dimension plus complexe et tourmentée, en interrogeant frontalement les motivations des personnages : agissent-ils par réel désir de justice, ou pour assouvir un égo blessé ? Et surtout… sont-ils encore du bon côté, s’il y en a un ? Loin d’un récit balisé, ce tome refuse les facilités. Les obstacles que doivent affronter Briar et ses compagnons ne sont pas faits que de monstres ou de montagnes à gravir, mais d’hommes, d’idéologies et de tensions internes. La menace la plus insidieuse reste Grendrid, cette “bonne” fée manipulatrice qui tisse patiemment sa toile pour retourner la perception de Briar… et celle du lecteur. Graphiquement, la série reste très solide malgré le changement de dessinateur. Quelques simplifications se font sentir par moments, mais elles n’enlèvent rien à la force visuelle de l’ensemble. Mention spéciale à la représentation de Briar elle-même, qui joue habilement sur l’ambiguïté : tantôt jeune femme amaigrie et hagarde, tantôt créature monstrueuse aux doigts crochus. Son apparence renforce à merveille le flou moral du récit et le doute qui s’installe sur sa véritable nature.