L'histoire :
Il ne sait pas pourquoi il revient ici mais il sent qu’il doit s’y rendre. Juste à temps avant d’être mouillé par la pluie. Cela fait bien longtemps qu’il n’était plus rentré dans le manoir. Bruce regarde chaque objet qui lui rappelle beaucoup de souvenirs. Sa vie est compliquée aujourd’hui et notamment celle de Batman car le manoir était l’endroit idéal. Mais il préfère vivre dans une maison bien plus modeste, loin de son passé douloureux. Une chose étrange a lieu alors : quelqu’un frappe à la porte ! Qui peut bien être au courant qu’il est de retour ? Bruce Wayne ouvre la porte de son ancienne demeure et là, c’est le choc : la personne qui se tient devant lui n’est autre qu’Alfred. C’est impossible : son fidèle majordome est mort, brisé par Bane et ils ont même incinéré le corps. Bruce refuse d’y croire et il se fait tous les scénarios possibles pour savoir qui a pu prendre les traits d’Alfred. Mais son ami semble tout aussi perdu que lui et assure qu’il s’est réveillé il y a peu et qu’il n’a aucun souvenir de ce qu’il s’est passé il y a peu. Pour une fois, le jeune Wayne sert le majordome et ils discutent à bâtons rompus. Bruce tente de le piéger en lui posant des questions qu’il est le seul à connaître mais il répond sans arrêt de façon juste et précise. Pire : ses réactions sont exactement celles que ferait Alfred. Le miracle est-il vraiment réel ? Bruce n’a pas beaucoup de temps pour y réfléchir car une drôle de nouvelle surprise l’attend à la Batcave…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La magie est le thème à la mode chez DC car après la Dark Justice League ou la saison 3 de la série télévisée Titans, Mark Waid se lance également avec cette nouvelle série. Profitant pleinement des possibilités de ce thème, il propose quelques délires étonnants sur une vingtaine de pages. Il en va de même pour le genre et l’on passe d’un récit fantastique à de l’héroïc-fantasy en faisant un détour par les contes asiatiques. L’audace fonctionne plutôt bien mais Waid s’applique tout de même à rendre l’ensemble de la continuité cohérente. Planete Lazarus fait directement suite à Batman Superman World’s finest tout en exploitant l’idée de l’île Lazare dans Robin Infinite. Les parallèles sont donc impressionnants de maîtrise. Mais c’est aussi et surtout une avalanche d’actions et une surenchère de combats qui tournent vite à la saturation. Waid en fait des tonnes dans le genre super-héroïque quitte à frôler le ridicule avec des idées étranges comme un clone de cochon magicien ou un personnage issu d’un singe sacré ! Il est vrai que le démon Nezha a tout chamboulé mais là, c’est quand même un peu fort ! Malgré tout, l’ensemble reste agréable à lire et se tient plutôt bien. Ça se gâte bien plus par la suite avec des mini séries qui font le point sur les conséquences de la magie de l’île. Entre grand n’importe quoi et dialogues beaucoup trop bavards, les mini-récits sans intérêt ont au moins le mérite de montrer que Waid s’en était finalement plutôt bien sorti. Heureusement, le visuel est bien plus réussi et les artistes sont de qualité. On apprécie particulièrement le style de Mahmud Asrar sans compter les sublimes planches de Riccardo Federici.
