L'histoire :
Un braqueur pas vraiment doué a quand même réussi à voler l’argent d’une banque. Problème : dans la panique, il a dû prendre un otage pour se rassurer. Le voilà bien avancé maintenant et il ne sait que faire. Son otage ne semble par contre pas vraiment inquiet. Il commence même à lui raconter une histoire. Il était une fois un Roi solitaire qui régnait sur Gotham et qui était entouré de trois de ses enfants à qui il a appris à combattre et à imposer la justice. Tout se passait plutôt bien jusqu’au jour où la femme vénéneuse que le roi a temporairement aimée lui annonce qu’ils ont fait un enfant ensemble ! Ce garçon a été élevé par son grand-père, un être particulier et aux méthodes brutales. Il a grandi dans une éducation très spéciale où l’on exige de tuer la mauvaise herbe. Cependant, un jour, le voilà ramené à un père qu’il n’a jamais connu. Le Prince a dû cohabiter avec les trois autres enfants mais il sentait qu’il n’était pas vraiment le bienvenu. Pire : quand le Roi l’a amené sur le champ de bataille, l’enfant utilisait les méthodes de son grand-père. Il a alors compris que son père n’appréciait pas son comportement et il s’est senti encore plus isolé. Un jour, il a appris qu’un Démon hantait la ville. L’occasion pour l’enfant de briller auprès de son père et de devenir l’héritier légitime.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici un one shot des plus étonnants et à plus d’un titre. Le graphisme de Juni Ba, tout d’abord, surprend par son originalité. On reconnaît parfois la patte de Paul Dini avec un style très animé et ultra vivant et dynamique. Mais, les visages et les corps se font aussi souvent anguleux et caricaturaux, comme si Ba avait voulu imiter les dessins primitifs ou le style jeunesse des contes d’enfant. Car c’est bien la plus grande originalité de l’album : mêler la mythologie du Batverse avec les traditions des contes. L’artiste sénégalais explore en profondeur la vie trouble de Damian Wayne en faisant des parallèles audacieux mais superbes avec l’univers de la jeunesse. Cette étonnante assimilation qui rappelle celle opérée par Tom King dans Super Girl transcende encore plus les événements connus de Ras Al Ghul et de sa sombre famille. Mais ce n’est tout : Ba offre en plus une interprétation psychanalytique au monde de l’enfance et aux démons qui sommeillent en chacun de nous. Véritable leçon de vie et puissante analyse de l’âme humaine, l’ouvrage conclut de façon émouvante cette histoire à nulle autre pareille. Ou plutôt si : on pense inévitablement à la puissance mystique et exotique de Peach Momoko chez Marvel quand on découvre ce récit. Damian Wayne peut être fier : il a largement égalé son père Batman !