L'histoire :
Nous avions quitté notre héros Cole sur le point de prendre de cours le Département de la Vérité en révélant publiquement dans la presse, avec la complicité de son journaliste de mari, l’existence de cet organe d’Etat secret. Mais comment produire un scoop dans un monde où la vérité est devenue une notion réfutable ? Dans ce tome, nous revenons de nouveau aux origines de l’officine secrète initiée dans le tome 3 et le recrutement de son dirigeant, Lee Harvey Oswald, par un certain Frank Capra. Le célèbre réalisateur américain de La vie est belle et Mr Smith au Sénat s’est aussi engagé dans l’armée pour réaliser une série de films de propagande pour à la fois documenter la guerre coté U.S. et remonter le moral des troupes. Qui mieux que ce créateur de fiction pour mettre en place un organisme au service du soft power américain en plein essor à la sortie de la guerre ? Capra recrute alors le jeune Oswald, soldat paumé aux accointances communistes, pour devenir un agent double et pour fomenter l’assassinat de JFK, devenu sujet des plus grands fantasmes du 20e siècle.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’avantage avec Department of Truth, c’est que l’actualité politique continue d’agrémenter le propos de la série de James Tynion IV. Entre Trump, l’actualité à Gaza ou en politique française, la notion de post-vérité alimentée par des algorithmes détenus par des milliardaires est devenu une réalité plus que présente. L’angoisse est toujours au rendez-vous mais il s’agirait justement de ne pas trop s’endormir sur ses lauriers. En repartant aux origines de l’enrôlement de Lee Harvey Oswald par le cinéaste Frank Capra, Tynion IV continue de dérouler le fil infini de complots dans le complot. Tant et si bien qu’on perd de vue la trajectoire de notre héros Cole et son ambition de faire éclater la vérité au grand jour. A force de passer en revue toutes les supposées conspirations (ici, une digression sur la vie et mort de Marylin Monroe), le lecteur a un sentiment d’éparpillement et on regrette de ne pas avancer dans l’intrigue principale. Toujours en cours aux U.S., on espère que l’auteur va se recentrer sur son postulat original et surtout qu’il a une idée de sa conclusion. Coté dessin, Martin Simmonds fait toujours des prouesses et invite cette fois d’autres dessinateurs pour illustrer divers chapitres, accentuant le coté tirage à la ligne de ce tome. Néanmoins ce tome 5 reste captivant et on attend la suite avec impatience.
