L'histoire :
Le pauvre enfant pleure son père en regardant sa tombe. Qui va réparer son petit cheval de bois maintenant ? Maintenant qu’il est à l’orphelinat, il se sent totalement abandonné. Il est rapidement sorti de sa tristesse par des éclats de voix. Deux hommes se rapprochent et, par instinct, l’enfant se cache en les regardant. L’un, voûté et difforme, s’appelle Fritz et il appelle l’autre personne par le mot « docteur ». Médusé, l’enfant les voit se rapprocher de la tombe de son père. Ils ont des pelles à la main. Ils creusent avec leurs outils… la tombe de son père ! Le pauvre orphelin est tellement horrifié qu’il ne peut même pas esquisser un seul mouvement. Celui qu’on appelle docteur regarde les mains de son père d’un air dément. Il semble satisfait même s’il dit d’un air maussade que son crâne est inutilisable. Que font ces hommes ? Pourquoi ont-ils souillé la mémoire de son père. Malheureusement, il n’est pas au bout de ses surprises puisque les deux individus prennent le corps et le posent dans un chariot. L’enfant a l’impression d’être en plein cauchemar mais cette fois, il ne compte pas rester immobile. Il suit de loin le véhicule, déterminé à les suivre pour défendre son père !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection Universal Monsters de chez Urban s’étoffe encore à une date proche d’Halloween. Apres le mythique Dracula, voici une adaptation du non moins mythique Frankenstein, le seul monstre qui peut faire concurrence au célèbre vampire. L’adaptation de Michael Walsh reprend plutôt le film de James Whale que le roman de Mary Shelley. A cet égard, l’emprunt est brillant d’intelligence avec de nombreux références à quelques scènes cultes. On pensait tout savoir et tout avoir vu et lu sur la créature du docteur pourtant, Walsh propose une réécriture forte et originale. A la fois pleine de respect pour l’œuvre de départ et emprunt de nouveautés, ce comics joue habilement des flash-backs. Chaque partie est un retour en arrière sur la partie précédente, rajoutant des personnages et des intrigues qui vont renforcer le tragique du propos. L’invention de nouveaux personnages comme l’enfant Paul apporte également beaucoup plus de profondeur au récit d’ensemble. Le tout est raconté de façon magistrale grâce aux jeux des retours en arrière et des répétitions. Le tragique est également sublimé par un dessin magnifique. Le trait de Walsh impressionne par sa science des cadrages et du découpage des planches. Un peu comme au cinéma, son art séquentiel joue beaucoup sur les plans et fondus enchaînés. Le fameux monstre est également effrayant, rappelant la saisissante interprétation de Boris Karloff, sans compter la ressemblance troublante entre la créature et son créateur avec un docteur au faciès grimaçant. Peut-être l’adaptation la plus fidèle de l’esprit de l’œuvre originelle alors qu’elle s’en éloigne par ses détails narratifs.