L'histoire :
New York. Une voiture roule à tombeau ouvert sur le bitume des rues de la ville. À son bord, deux malfrats doivent se débarrasser à tout prix d’un chargement de produit toxiques hautement dangereux. Mais les deux hommes roulent beaucoup trop vite et lorsqu’un vieil homme entreprend de traverser la rue, ils l’évitent de justesse ! Cependant, quelques fioles contenant l’étrange produit s’échouent directement dans une bouche d’égout, là où habite le terrible Roi des Rats. Comme à son habitude, ce dernier a envoyé ses milliers de rongeurs à l’assaut des poubelles et des égouts de New York afin de lui rapporter les déchets des citadins. Parmi les détritus rapportés, les rats ont aussi amené les étranges contenants tombés de la voiture des malfrats. Intrigué, le Roi des Rats examine le produit, sans s’apercevoir que la fiole est très abimée. En quelques secondes, le produit se déverse sur son visage ! Il commande donc à ses rongeurs de lui apporter un linge pour s’essuyer mais ces derniers ne s’exécutent pas… Le Roi des Rats entreprend donc de réitérer son commandement encore et encore mais cela ne fonctionne toujours pas. Aurait-il perdu son pouvoir ? Plus loin dans les égouts, les Tortues Ninja se préparent à regarder le dernier reportage d’April. Mais tout d’un coup, une voix résonne dans leur tête et leur demande de venir vers elle : c’est le Roi des Rats. Le produit toxique ne lui permet plus de contrôler les rats… mais les Tortues !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quarante ans après leur création, les Tortues Ninja continuent de muter sans jamais trahir leur ADN. Avec Saturday Morning Adventures Vol. 2, la série poursuit sa relecture nostalgique, en assumant pleinement le ton léger et cartoonesque des années 80. Ainsi, ce deuxième volume s’inscrit dans la droite ligne du premier, avec une série d’histoires indépendantes, colorées et dynamiques, portées par l’envie de recréer l’ambiance des dessins animés d’antan. On retrouve donc les Tortues aux prises avec le Roi des Rats ou perdues dans des mondes imaginaires, au fil d’aventures absurdes mais totalement assumées. On est indéniablement dans une parenthèse pop pensée pour les lecteurs d’hier comme d’aujourd’hui. L’humour y est omniprésent et les scénarios jouent avec les codes de la série TV sans jamais se prendre au sérieux. À travers de cette approche old-school, Erik Burnham construit donc un objet hybride, entre pastiche affectueux et vrai comic book d’aventure. Malheureusement, après l’épisode sur le Roi des Rats de Tim Lattie, le contraste est net avec Dan Schoening qui propose un dessin plus figé, des expressions moins marquées et des décors trop lisses, plombés par un usage trop visible du numérique. L’ambiance devient froide, presque artificielle, ce qui atténue l’énergie globale de l’ensemble. Dommage. Sans prétention mais avec sincérité, ce volume 2 rend un hommage fidèle aux Tortues Ninja au fil d’une lecture plaisante, à condition de l’aborder pour ce qu’elle est : un clin d’œil assumé au passé…
