interview Comics

Laurent Lefeuvre

©Delcourt édition 2014

Le parcours de Laurent Lefeuvre est pour le moins atypique dans le 9ème art. Après un premier album publié au format franco-belge, Tom et William, qui lui avait permis de marquer son territoire, il s'est lancé dans La fabuleuse histoire des éditions Roa, un recueil d’illustrations et de textes concernant un faux éditeur. Nourri aux comics depuis son enfance, il a profité de la proposition d'une revue locale bretonne pour imaginer le premier super héros œuvrant dans la région des crêpes et du chouchen. Nommé Paotr Louarn, le personnage a été repéré par Delcourt. Renommé Fox-Boy pour l'occasion, le premier album envahit les librairies de France et de Navarre dès la fin du mois de septembre. Les slogans avaient raison : la Bretagne, ça vous gagne !

Réalisée en lien avec les albums Fox-Boy T1, Paotr Louarn T1
Lieu de l'interview : Le cyber espace

interview menée
par
22 septembre 2014

Peux­-tu te présenter et nous dire comment tu en es arrivé à faire de la bande dessinée ?
Laurent Lefeuvre : Je suis Breton, j'ai 37 ans. Je suis auteur BD et illustrateur. J'ai fait une douzaine de bouquins (illustrations et BD). Mon premier album est sorti en 2010 : le one-­shot Tom et William dans la collection Signé au Lombard. J'en suis arrivé à faire de la bande dessinée, parce que c'est au fond la seule chose dans la vie que j'ai jamais voulu faire. Alors j'ai fini par m'y essayer.

Quelles sont tes références ? ­
Laurent Lefeuvre : Un mélange de souvenirs. Celui d'avoir dévoré du petit format à gogo, ces « bédés de gare » dont je garde le souvenir d'une imagination folle dans les concepts de ses meilleures séries. Aussi du franco-­belge, découvert à la bibliothèque Municipale : Tardi, Fred, Gotlib, Hermann... Et puis les comics ! Les magazines LUG Strange, Spécial Strange, Titans, Spidey, Nova, etc. pour la Marvel, mais aussi DC Comics via les pockets et autres albums édités par Arédit.

Tu as d'abord fait tes débuts dans la bande dessinée avec Tom et William au Lombard. Quel regard portes-tu sur cet album aujourd'hui ?
Laurent Lefeuvre : A la fois de la tendresse (la sincérité que j'y ai mis) et un regard critique sur le résultat (dessin parfois faible, histoire qui manque d'une bonne vingtaine de pages pour raconter MIEUX ce que j'avais en tête... Le défaut du débutant scénariste que j'étais alors (et que je suis encore).

Tu as ensuite créé un album parodique avec La fabuleuse histoire des éditions Roa. Pourquoi t'es­-tu lancé dans un tel exercice ?
Laurent Lefeuvre : En fait, l'idée est venue pendant la réalisation de Tom et William. Ces images ont d'abord fait partie d'un blog. Je n'envisageais pas sérieusement de pouvoir en faire un livre. Il a fallu la proposition des éditions Mosquito pour transformer ce souhait en réalité. Merci encore à eux ! Pour en revenir à la genèse de cette histoire de maison d'édition totalement fictive, elle est née de l'envie de créer un outil annexe à Tom et William et qui compléterait l'album. Comme un bonus DVD. Nous disposons aujourd'hui d'un incroyable outil qui s'appelle Internet et qui n'est pas forcément utilisé aussi largement que ses possibilités offrent en terme de création narrative. Bref, en 2009, le blog des éditions ROA était né et je n'avais plus qu'à bosser en parallèle (la nuit !) pour l'alimenter pendant des mois et des mois... jusqu'à la sortie de Tom et William. En 2012, le livre est sorti. J'aime ces concepts d'œuvres dont différents supports accréditent de la complexité, comme lorsque David Lynch avait publié le Journal intime de Laura Palmer, l'héroïne malheureuse de sa série Twin Peaks, la semaine de la diffusion de l'épisode où des personnages trouvaient et lisaient ce journal. Une mise en abyme incroyable et un moyen de réduire encore la distance entre fiction (l'histoire) et la réalité (le lecteur). Idéal pour mon histoire de dimensions qui se rencontrent. Ce n'était donc pas tant du « marketing malin » (encore que si c'est bien fait, l'un rejoint l'autre) qu'un plaisir mené de bout en bout avec la complicité du lecteur.

Le premier album de Fox-­Boy est sorti chez Delcourt. Pourtant, ton héros est apparu bien avant. Peux-­tu revenir sur sa genèse ? ­
Laurent Lefeuvre : L'idée est née au printemps 2011. Le mensuel en Breton Louarnig (« petit renard ») me demande de créer une histoire récurrente, sorte de héros à gags type Boule et Bill ou Gaston. Une page par mois, quoi. Moi qui avais envie de faire une série de super­-héros depuis toujours, je me suis dit que je tenais là peut­-être enfin le moyen de réaliser ce souhait, sans attendre qu'un éditeur traditionnel accepte de me laisser faire. Donc je propose à Louarnig, non pas une seule page... mais trois. C'était la condition pour pouvoir sortir de la mécanique de la BD du gag en une page, s'amuser un peu graphiquement et commencer à mettre en place l'univers d'un feuilleton à suivre. J'ai ainsi commencé à réaliser des histoires de 15, 18 ou 20 pages, publiées à raison de 3 planches mensuelles marquées d'un très classique «  A suivre, les amis ! » J'ajoute qu'à compter de mars 2012, Fox­Boy est également traduit en Occitan dans le mensuel Plumalhon, sous le nom de Mandrec !

Pourquoi un renard-garou ?
Laurent Lefeuvre : Avant d'en arriver là (un renard­-garou, Rennais qui plus est), je suis d'abord parti sur l'idée d'un Loup-­Garou... à Brest (dont je garde une mouture de pitch bien différente de celui de l'actuel Fox-­Boy). Très vite, j'ai opté pour rapatrier le cadre de ses aventures dans la ville où je suis né et où je vis : Rennes. Après tout, j'y ai passé assez de temps pour en connaître les recoins et les potentiels. Quant au renard, tout m'y amenait : Le loup­-Garou a été surexploité et nombre de super­-héros sont tirés de cet animal (Wolverine, Lobo, Timber­Wolf, Werewolf by Night, Wolf­-Man...). De plus, en tant qu'ado et challenger des tout­-puissants super­-héros américains, un animal encore bien présent dans NOS campagnes et qui, pour survivre, privilégie sa ruse plutôt que sa seule force brute, est un élément de plus pour le choisir. J'ajoute qu'un ado est socialement faible (pas de droit de vote, de conduire, de choisir sa vie...) alors qu'il devient physiquement et mentalement plus fort chaque mois. Cette frustration pouvait être un moteur pour Fox­Boy, grisé par ses « petits » pouvoirs. Enfin, de par les ampoules de nos lampadaires, les nuits rennaises sont ORANGES ! Idéal pour y cacher un petit renard-­garou en costume.

Le premier numéro de Paotr Louarn installait déjà l'univers de Fox-­Boy de façon très efficace. Pourtant, tu as revisité les origines de Pol en montrant un adolescent un peu plus trouble au départ, moins sympa qu'un Peter Parker rennais... Non ?
Laurent Lefeuvre : Bien, vu, c'est exactement ça. L'album Delcourt étant entièrement composé d'inédits, je me suis dit que l'opportunité de pouvoir raconter à nouveau mon personnage s'imposait. Passer d'une sorte de Peter Parker Breton (pas follement original)... à un personnage plus nuancé, voire détestable, avant sa rencontre avec celui qui va lui transmettre ses pouvoirs, était déjà plus intéressant. Pour cette réécriture, j'ai donc pris le risque de faire de Pol... un petit con égoïste, comme on en a tous croisé à l'adolescence. Un de mes modèles en tête : Nils Holgersson (roman classique Suédois, qui a valu à son auteur le prix Nobel de littérature). Un sale gamin qui ne pense qu'à dormir et persécuter les animaux, tels que les oies. Un lutin le punit, le rétrécit et lui donne la capacité de parler avec les animaux. Au même moment, un jars de la ferme décide d'accompagner un groupe d'oies sauvages dans leur migration. Dans sa tentative pour le retenir, Nils s'envole avec lui. Et de son voyage naîtra la belle personne qu'il y a au fond de lui. Voilà le type de parcours qui m'intéresse pour mon Pol. Partir d'un ado narcissique et cruel et imaginer comment la découverte du monde, des autres, à travers un curieux don. Bien plus stimulant, qu'imiter ce que d'autres ont fait (tellement bien) avant moi.

Le premier numéro bénéficiait en plus d'une couverture encré par une légende du comics : Klaus Janson. Comment es-­tu entré en contact avec lui et comment l'as-­tu convaincu de se lancer dans un tel projet ?
Laurent Lefeuvre : Pur coup de bol ! Mon ami Phil Cordier (qui tient un fantastique blog consacré en bonne partie à l'encrage dans les comics : http://philcordier.blogspot.fr/), est un ami de Klaus Janson. A l'occasion de sa venue à Strasbourg en 2012, Phil lui a demandé s'il voudrait bien encrer une couverture de comics, et à quel tarif. Celui-­ci (qui ne me connaissait alors pas) a accepté de la faire... gratuitement ! C'est pour ça que je le remercie en entrée du premier album « pro » de mon petit héros. Son geste m'a beaucoup touché !

Avant de sortir le premier album, tu as aussi participé à un cross-over de ton héros avec Le Garde Républicain. Comment as-­tu eu cette idée et comment as-­tu conçu l'histoire avec Terry Stillborn ?
Laurent Lefeuvre : Là encore, les choses se sont faites tout simplement et en toute amitié. J'étais dans une aventure de Fox­-Boy, avec un acte de terrorisme assez inexplicable quant à sa nature précise et qui justifiait, selon moi, de l'envoi du Garde Républicain par la Place Beauveau. Terry Stillborn (alias Thierry Mornet de Delcourt – la boucle est bouclée !) venait de me dire que le jour où j'aurais un peu de temps, il aurait aimé me voir plancher sur son personnage. J'ai donc modifié l'histoire en cours, qui s'y prêtait bien, pour y apporter la présence de son personnage et le faire rencontrer Fox­-Boy (à vrai dire bien impressionné et dépassé par ce Captain America Français).



Passer d'une auto édition avec Paotr Louarn à Fox-­Boy chez Delcourt a du nécessiter des changements, lesquels ?
Laurent Lefeuvre : Pas vraiment. En fait, Paotr Louarn (qui n'est que la traduction littérale de « Garçon Renard » donc Fox-­Boy) a été édité par la maison Black and White (qui ne s'appelait pas encore comme ça) : des copains de Strasbourg qui sont entre autres responsable de l'intégrale Photonik. Ils m'ont laissé les mains libres pour le comic ­book. Idem chez Delcourt, où Thierry Mornet m'a laissé faire ce que je voulais pour l'album. Par exemple, c'est moi qui suis à l'origine du changement de personnalité de base de Pol. J'ai donc proposé à Thierry, étayé ma démarche, et il m'a dit OK sans autre forme de discussion. Les deux seules demandes de Delcourt, ont été de ne publier que du matériel inédit et d'opter pour le nom Fox­-Boy (plus vendeur). Je précise que je souscris complètement à ces deux demandes. En clair, dans un cas comme dans l'autre, ce sont la qualité du livre et de l'histoire qui ont été les seules à présider aux décisions prises.

Dès les premières pages, on sent que tu es un grand lecteur de comics...
Laurent Lefeuvre : Pour moi, Pol est un fan de comics qui vit dans un monde où la culture comics est omniprésente (films, séries télé, Comics, Jeux ­vidéo, merchandising, pubs, etc.). L'arrivée de ses pouvoirs est une bénédiction pour lui (du moins au début), car ils lui permettent de réaliser ses fantasmes de super-­héros et de se faire un costume. Mais sans cette passion pour le comics, l'histoire aurait pu être celle d'un « simple » loup­-garou ! Fox-­Boy est un comic de super­-héros, par ce que Pol EST un fan de super­-héros, et parce qu'il CHOISIT d'en adopter les codes. Sinon, il n'est qu'un personnage un peu cheap de film ou de série fantastique, type « Le loup­-garou du Campus ». Le hic, c'est qu'il n'a aucun super-­vilain à affronter ! Car à la différence des films de super-­héros, où l'obtention de super-­pouvoirs du héros amène systématiquement l'arrivée d'un némésis (allez-­y ! Vérifiez !), Pol n'a AUCUN super-ennemi à affronter. Parce qu'il ne vit pas dans un univers partagé type Marvel ou DC (à son grand dam !) Que faire alors, quand on est un super-­héros sans cause, ni ennemi ? Un début de réponse se trouvera peut-­être dans le monde réel autour de lui.

Il y a plein de clins d’œil. Quels sont les récits marquants pour toi et lis­-tu toujours des comics ?
Laurent Lefeuvre : En premier, à l'esprit, me vient le run légendaire de Claremont et Byrne sur les X­-Men, puis celui de Miller/Janson sur Daredevil. Spider-­Man par Ross Andru, car ce sont les premières que j'ai lu. Le Weapon-­X de Barry Windsor Smith, le Born Again de Miller/Mazzucchelli... Que des classiques, quoi ! De manière générale, Spécial Strange est ma bible au collège, tout comme l'Echo des Savanes Spécial USA, ou Creepy/Eerie/Vampirella (couvertures de Frazetta, récits courts de Wrightson, Jeff Jones, Richard Corben, Torpedo de Bernet...) seront celle de mes années lycée et fac. Actuellement, je suis de très loin ce qui se fait. J'aime Scott Snyder et Capullo. Sean Murphy et Frank Quitely. Je regrette qu'Arthur Adams ne fasse plus que des couvertures, même si elles sont meilleures que jamais. Et je garde une tendresse intacte pour Alan Davis. En fait, tous ceux qui me semblent garder à l'esprit l'intégrité des personnage dans leur continuité, sans chercher coûte que coûte à s'y surajouter de manière parfois irrespectueuse.

Le contexte local du héros – Fox-­Boy œuvre à Rennes – renforce un côté terroir qui dénote par rapport aux super héros classiques qui vivent tous dans de grosses villes (New­-York en tête). Est­-ce que par la suite, Fox-­Boy élargira son champ d'action ?
Laurent Lefeuvre : Oui. Je revendique ce côté terroir, comme tu dis. En tant qu'auteur, je pense qu'il nous appartient de réenchanter notre propre environnement direct. A nous de faire rêver les jeunes lecteurs, dans des aventures « super-­héroïques » situées dans le pays qui est le notre. Sans chauvinisme aucun, je pense que la Dordogne, le Marais Poitevin, les Monts d'Arrée ou les Alpes feraient d'aussi bons cadres d'histoires, que Gotham ou New-York (d'ailleurs, les places sont déjà prises). Le premier tome de Fox-Boy est « enfermé » à Rennes, car c'est un livre « d'origines » et son unité de temps est limitée (l'année scolaire de Pol). Mais j'envisage de l'en extraire très vite, d'abord dans la campagne Bretonne (il y a de quoi faire !), pour développer l'aspect magique et fantastique de la série (je compte bien en faire une « ongoing série », dont le cadre s'élargira au fur et à mesure de la vie de Pol. Puis, pourquoi pas l'étranger, notamment le Québec. Je lui ai déjà fait combattre un loup­-garou en Auvergne, lors d'une aventure inédite en Français. Fox-Boy n'est en aucun cas régionaliste. Juste un gosse qui s'éclate... et morfle parfois.

Peux­-tu nous teaser un peu la suite ?
Laurent Lefeuvre : Ça... seul le succès ou non du premier album en décidera !



Visuellement, ton travail sur Fox-Boy est impressionnant. Tu passes d'un style assez classique à des planches très esthétisantes. Comment es-­tu parvenu à conserver une unité visuelle dans toutes ces variations ?
Laurent Lefeuvre : Merci du compliment ! Je suis baigné d'influences, qui vont de Mazzucchelli, Davis, Miller, Buscema et beaucoup d'autres encore. Chaque séquence me porte malgré moi à dessiner sous influence de celui par les yeux duquel j'aurai imaginé cette même séquence dessinée. Par exemple, la séquence de l'arrivée chez le mage Dotki (anagramme de Steve Ditko, d'ailleurs), me semble empreinte du style de Bernie Wrightson, tandis que la transformation, par son absence de cases, sa sensation de vertige, me renvoie vers Gene Colan ou Will Eisner, etc. Je précise que je ne me compare pas à ces derniers (ce qui serait du dernier ridicule), mais que leur influence me porte naturellement.

As-­tu d'autres projets BD en cours ?
Laurent Lefeuvre : Un projet d'adaptation en bande dessinée des nouvelles fantastiques de Claude Seignolle, chez Mosquito. C'est un projet qui me tient à cœur et que j'ai dû laisser de côté en cours de réalisation il y a trois ans, pour des commandes urgentes. Aujourd'hui, il est temps d'honorer ma promesse. Et ensuite, j'espère, la suite des aventures de Pol Salsedo/Fox­Boy ! Il y a aussi une version en Breton des deux premiers chapitres de Fox-Boy qui va paraître le mois prochain. Ce sera un souple des 44 premières planches... et en noir et blanc (une sorte de demi-Walking-Dead). Ce sera édité par KVB, la maison d'édition Bretonnante pour qui j'ai créé, à la base, le perso. Et ce sera l'histoire que j'ai faite pour Delcourt qui y figurera. Je suis en train de fignoler l'adaptation graphique (onomatopées « dessinées », ajout de trames au point pour signifier la nuit, les scènes sous l'eau, etc.). Bref, une curiosité pour les éventuels collectionneurs... et un cadeau pour les petits bretonnants qui n'ont pas grand-chose à se mettre sous la dent en termes de super-héros (comme tu peux imaginer).

Si tu avais le pouvoir cosmique de visiter le crâne d'un auteur pour en comprendre son génie, son art, lui piquer des idées, bref faire ce que tu veux, ce serait chez qui ? Et pour quoi faire ?
Laurent Lefeuvre : J'hésite. Mœbius ou Will Eisner. Pas pour leur piquer des idées, ni chiper des techniques (même si les deux seraient inestimables), mais pour mieux comprendre le terreau de ces bonshommes là. Ils ont en commun d'avoir été multiples dans leur identité de créateur. Deux pragmatiques, et deux rêveurs ultimes à la fois. Plus que de « simples » génies, ce sont des gens dont la façon d'être humain parmi les humains me touche. Voilà ce que m'inspire leur(s) oeuvre(s).

Merci Laurent !




Dans nos archives, nous avons remis la main sur une interview filmée de Laurent Lefeuvre tournée quelques mois après la sortie de son premier album Tom et William. Une interview réalisée par Benoit Cassel et montée par Mickaël Géreaume.