interview Bande dessinée

Mathieu Mariolle et Benjamin Carré

©Delcourt édition 2010

A la sortie du premier opus de Smoke City, nombre de lecteurs se sont pris une grosse baffe (dont nous-mêmes). La première partie de ce polar fantastique était tout simplement parfaite. Or, étonnamment, il s’agissait de l’une des premières BD du duo. Nous avons rencontré Benjamin Carré et Mathieu Mariolle quelques semaines après la sortie du tome 1 (septembre 2007). L'interview que vous découvrez a été remise à jour à l’automne 2010 avec le tandem, étant donné que trois ans et demi leur ont été nécessaires pour accoucher de la fin du diptyque. Retour sur la série et sur leur actualité...

Réalisée en lien avec les albums Smoke city T2, Shanghaï T1
Lieu de l'interview : Festival Delcourt et le cyber-espace

interview menée
par
31 décembre 2010

Afin de mieux connaître, pouvez vous vous présenter, votre vie, votre œuvre,…
Benjamin Carré : Benjamin Carré, 35 ans, j’ai eu envie de devenir dessinateur quand j’ai appris que c’était un métier… vers l’âge de 4 ans ! (rires) Après j’ai fait bac science éco pour déboucher sur une école d’art graphique. J’ai bossé dans le jeu vidéo pour le compte de Darkworks, sur des titres comme Cold Fear et Alone in the dark 4 notamment, mais aussi dans la couverture de romans. J’ai quitté Darkworks pour devenir freelance. J’ai énormément appris dans cette boîte, notamment le travail en atelier. J’ai aussi travaillé sur des jeux de rôle et de plateaux comme Retro futur, Nephilim ou Zombie avec Aleksi Briclot. Et la BD, c’est arrivé tard, mais c’est pour ça que je voulais devenir dessinateur. C’était un rêve d’enfance et maintenant que c’est fait, je peux passer à autre chose ! (rires)
Mathieu Mariolle : Mathieu Mariolle, scénariste BD. J’ai toujours aimé raconter des histoires, sous forme de nouvelles ou de romans, que j’écrivais uniquement pour moi. J’ai travaillé comme traducteur sur des dessins animés et des jeux vidéo, mais je n’ai jamais cessé d’écrire. Et puis un jour, j’ai eu le déclic d’écrire pour la BD. J’avais une vraie passion pour la bande dessinée depuis que j’étais tout petit, mon père en avait des centaines à la maison. J’ai été bercé par des auteurs comme Moebius, Bilal, dès l’âge de 6 ans, ce qui était peut-être un peu jeune. En fait, je pense que j’avais besoin de travailler avec quelqu’un pour provoquer ce déclic et mettre en commun un univers. La première personne que j’ai contactée a été Aurore avec qui l’on a réalisé Pixie (chez Delcourt).


Comment en êtes vous venus à vous rencontrer ? Un club échangiste ?
MM : C’est vrai qu’on a tendance à répondre spontanément ça (rires) ! Non, en fait Benjamin avait réalisé une histoire courte pour un collectif qui s’appelle Vampires (chez Carabas), où l’on retrouvait Philippe Buchet ou Jean-David Morvan. J’avais acheté le bouquin parce que j’étais en train d’écrire sur ce sujet et j’avais envie de voir comment des dessinateurs s’étaient approprié cet univers. L’histoire de Benjamin était la première du collectif et en la voyant j’ai pris une claque monumentale, comme j’en ai rarement pris. Non seulement c’était super beau, mais en plus c’était exactement ce que j’aimais. Il dessinait ce que j’avais dans la tête, c’était impressionnant ! J’ai cherché à le contacter, ça s’est fait assez vite par un ami commun (Bengal). Benjamin était déjà bien occupé, et il l’est toujours maintenant ! Il bossait déjà chez Darkworks. Il avait un projet BD avec un mec pas très connu du nom de Xavier Dorison (rire). Malgré tout, il a été suffisamment gentil pour me dire de lui envoyer mon histoire, tout en prévenant qu’il y avait 99% de chances qu’il me dise non. Il m’a rappelé pour me dire…
BC : Non ! (rires)
MM : Ceci dit, il avait beaucoup aimé, mais il ne voulait pas refaire une histoire de vampires. Donc, on s’est rencontré pour voir ce que cela pouvait donner autour d’autour d’autres idées.
BC : Le courant est passé tout de suite, c’était une belle rencontre. Je me suis dit qu’on travaillerait ensemble, mais ça ne s’est pas fait tout de suite. J’étais très occupé et au final je me suis dit que lorsque je me lancerais en BD, ce serait avec lui ! On a eu le temps de devenir ami avant d’être collègues !
MM : Je pense que ça a été une bonne chose pour le bouquin, car ça nous a permis de mettre beaucoup de choses en communs et de coécrire l’histoire. Smoke City est un vrai travail d’équipe ! On a évité le schéma du scénariste qui propose l’histoire au dessinateur qu’il aime et travaille ensuite dessus !


Où en est cette histoire de vampires ?
MM : Elle se fera un jour. Je n’avais pas envie de la laisser de côté et puis ça me rassurait que Benjamin refuse en me disant néanmoins apprécier l’histoire !

Mathieu, à quoi peut-on s’attendre pour la suite ?
MM : Il y a toujours Foot 2 Rue qui continue, c’est un projet assez sympa à faire. C’est un travail assez différent de ce que je fais habituellement, puisqu’il s’agit d’une adaptation. C’est très rafraîchissant et rapide à faire. Je travaille aussi sur l’adaptation du Capitaine Fracasse pour la collection Ex Libris (chez Delcourt). Au dessin, on retrouvera Kyko Duarte avec qui j’ai bossé sur De Sang Froid (chez Bamboo). On a changé de genre, on est passé du contemporain réaliste à une histoire de capes et d’épées dans une France du XVIe siècle. Et puis une petite série pour Dargaud / Kana, un petit bouquin très sympa en 3 fois 126 pages couleurs, qui s’appelle Alta Dona, plutôt pour filles. On a adapté les codes mangas à ce titre.

Benjamin, de ton côté, quels sont tes projets ?
BC : Je ne peux pas multiplier les projets comme un scénariste…
MM : T’es super diversifié quand même, tu travailles sur Smoke City et en même temps sur des illustrations, des jeux, des films.
BC : Je continue aussi les couvertures de romans, en général SF et fantasy.


Peut-on espérer un recueil un jour ?
BC : Pourquoi pas… l’idée m’a déjà été proposée et je trouve ça assez rigolo. Le travail est déjà là, donc c’est bon pour moi ! (rires) Sinon, je continue à bosser dans le jeu vidéo avec Ubisoft, j’adore travailler dans les domaines où je suis client ! Récemment, je fais des jouets, je suis un vrai geek ! J’ai refait l’Odyseus d’Ulysse 31, j’en ai fait le design et il devrait sortir prochainement ! Je suis très fier de ça ! Je bosse aussi sur les décors d’un film réalisé par Gilles Paquet-Brenner, qui devrait s’appeler Walled In ou les Emmurés. C’est un thriller qui flirte avec l’horreur.

Tu n’as pas chaud avec toutes ces casquettes ?
BC : Non, j’étais dans une boîte de jeu vidéo et quand je rentrais le soir, je travaillais sur ma BD. Il a fallu que je fasse un choix, au bout d’un moment. Ça devait faire 3 ans que je n’avais pas eu de vacances et de week-end. J’ai donc du faire le choix de ne plus faire uniquement du jeu vidéo et faire un peu de tout en devenant freelance. Pour moi, c’est vital de toucher à plein de choses.

Donc tu n’as toujours pas de week-end ?
BC : Non ! (rires)

Serait-ce une consécration de voir votre travail adapté en dessin animé par exemple ?
BC : Pour moi, tout ce que j’entreprends est une consécration. Je me sens honoré pour chaque travail qu’on me propose… En fait, je crois que j’en reviens d’avoir eu la chance de pouvoir transformer mon métier en passion. Une fois que je l’ai fait, je n’ai plus le même regard dessus. Je ne joue pas aux jeux que j’ai faits et les BD que je lis sont assez éloignées de celles que j’ai faites, avec des comics comme ceux de Brian Michael Bendis. Les illustrateurs qui m’ont influencé sont Bilal, Moebius, Tardi. Je n’ai pas lu les Tintin ou les Astérix, je les connaissais par cœur avant d’avoir appris à lire. Après je suis tombé sur les travaux de Simon Bisley, Ashley Wood, Aleksi Briclot…

Justement, rapport à Aleksi Briclot et consort, pouvez-nous parler du concept Café Salé ?
MM : On a une approche assez étrange de Café Salé. Benjamin connaissait Bengal et Kness (les fondateurs) bien avant la création du site. J’ai eu la chance d’y rencontrer plein de personnes avec qui je travaille maintenant, Grelin, Yann Tisseron.
BC : J’ai vu naître le forum et ça permet à n’importe quel illustrateur d’avoir une galerie sur Internet pour rien du tout ! N’importe qui peut être vu par n’importe qui, et l’avantage du forum est que tout le monde peut donner son avis, notamment des professionnels qui donnent des conseils. J’aurais aimé avoir ce genre de choses étant plus jeune.


Smoke City est une série prévue en 2 tomes…
BC : Non ! Ce n’est pas une série ! L’histoire était juste trop longue pour tenir sur un seul tome. A la base, un tome et demi aurait été le format idéal, mais une fois l’histoire développée, 3 tomes auraient été mieux ! On a donc tout fait pour que ça tienne en 2 tomes.
MM : Sans être trop dense !


Y aura-t-il une autre exploitation de l’univers mis en place ?
BC : On laisse plusieurs choses en suspend. On aura une fin ouverte que je ne dévoilerai pas aujourd’hui ! On a un background qui peut laisser place à des préquelles évidents, c’est un groupe qui se reforme donc… On ne se l’interdit pas !
MM : Au gré des envies, on y reviendra peut-être. On a créé un endroit très sympa que l’on aime beaucoup.


Smoke City est empreint de références comics, comme Sin City
BC : Point commun : la ville est un personnage à part entière. On voulait un « truc City » pour Gotham City, Dark City, Sin City, tous ces univers où l’on peut voir une ville américaine fantasmée, oscillant entre les années 1950 et 2000, avec un côté rétro futuriste. J’adore Frank Miller, il m’a énormément influencé étant plus jeune. Il y a des choses que j’aime moins dans ses intentions scénaristiques, mais son dessin est super fort.

Pourquoi tant d’attente entre les 2 tomes de Smoke City ?
MM : La traduction.
BC : Si on compte bien, il s’est écoulé 3 ans entre la sortie du premier et celle du second tome. 3 ans c’est exactement le temps qu’il m’a fallu pour réaliser le premier tome… 3 ans pour le premier, 3 ans pour le second, de mon point de vue il n’y a aucune anomalie (rire). Bon ok, c’est vrai que 3 ans pour un album c’est un peu long si je me fie au rythme de croisière de mes confrères. Mais la BD est une activité que je ne fais pas à plein temps. Je travaille sur de nombreux autres projets en parallèle.


Quelles sont vos influences sur Smoke City ?
MM : Très peu de BD, plutôt des films comme Blade Runner, Dark City, L’arnaque, Ocean’s Eleven.
BC : Il y a aussi un côté Heat ou Dernières heures à Denver. Par exemple : il y a un groupe ; parmi eux, il y en a un qu’il ne fallait pas prendre. Justement, on s’est attaché à ce personnage et il sera moins horrible que ce que l’on pouvait prévoir. Pour moi, d’ailleurs, c’était horrible : une histoire où il y a 6 héros, imaginez pour un premier album (rires) ! La prochaine fois que je fais un premier album, je ne prendrais qu’un seul héros ! Pour les influences, peu de BD, vraiment des films. Je pense que cela se ressent dans mes cadrages ou dans la narration. J’utilise les photos dans mes décors, je repeins par-dessus, je dessine mes volumes, je les distords. Je mixe toutes les techniques que j’ai apprises afin de m’amuser.


Benjamin n’as-tu pas senti l’envie de changer de style graphique en cours de réalisation (le tome 1 et le tome 2 montrent des différences). Et pourquoi ?
BC : Non aucune volonté de changer de style. En fait je ne crois tout simplement pas avoir « un style ». Ce truc là c’est surtout pour les dessinateurs de BD (rire). Je suis illustrateur, mon écriture graphique évolue naturellement, en même temps que mon âge ou mon évolution technique. Je ne souhaite pas m’attacher à un style particulier et m’y tenir coûte que coûte au fil des années. Ça me donnerait l’impression de volontairement m’empêcher d’évoluer ou de m’améliorer. J’aime ça l’évolution. Et tout naturellement, les travaux que j’entreprends suivent le cours de cette évolution.

Benjamin, tu t’occupes toujours de la réalisation de couverture de romans ? Quelle différence fais-tu entre la conception d’une couv’ et celle d’une bande dessinée ?
BC : Ce sont deux approches radicalement différentes. Pas tellement sur la forme (le graphisme de mes couvertures est proche de celui de mes strips) mais sur le fond. Pour les couvertures de romans, on est dans le symbolisme, proche du travail d’affichiste. Il faut attirer l’œil. Il faut, en une seule image, résumer toutes les promesses d’un pavé de 200 pages. Alors qu’en BD, c’est exactement l’inverse. Les dessins servent avant tout à la narration. Il ne faut surtout pas tout résumer en une seule case, mais bien au contraire s’attarder sur les petits riens. Prendre le temps de raconter, de s’étaler… La couverture est un travail d’emballage, la BD est beaucoup plus une histoire de contenu.

Peux-tu nous expliquer comment tu élabores tes planches et tes dessins ?
BC : Je ne sais pas trop comment expliquer ça… c’est beaucoup de feeling. Mes références empruntant bien plus au monde du cinéma qu’a celui de la BD, j’imagine que ma façon d’aborder la narration est bien plus proche de celle d’un réalisateur ou d’un story-boarder plutôt que celle d’un vrai dessinateur de BD. Par exemple, bien souvent je me surprends à perdre de l’espace à faire des travelings ou des zooms dans mes constructions de pages. Ce sont pourtant des artifices totalement inutiles en bande dessinée. Un seul plan de la scène suffirait amplement, mais je ne peux pas m’empêcher de l’aborder comme si c’était un film. C’est plus fort que moi. Un autre exemple, il m’arrive de changer la couleur des bulles de certains personnages… Là encore, la référence cinématographique est flagrante : je veux leur donner une voix… dans un média qui n’a pourtant aucun son. Dis comme ça c’est presque pathétique (rire). Tous ces détails contribuent peut-être à sortir notre album des sentiers battus.

Mathieu, on a pu voir tes talents de traducteur sur Le manoir des murmures. Sur quels autres projets travailles-tu ?
MM : La traduction du Manoir des Murmures étaient bien plus l’occasion de faire partager l’œuvre d’un ami (Tirso) qu’un travail de traduction, même si c’est mon premier métier. Vivement ce tome 3, cependant.
En tant que scénariste, mes deux gros projets du moment sont Nuisible et Shanghai.
Nuisible est un polar fantastique et scientifique contemporain, se déroulant à Paris, dessiné par Alfio Buscaglia. Il traite de l’apparition de phénomènes étranges et de la manière dont ils affectent la vie de personnages très différents dans leurs caractères, professions, foies et façons de voir le monde. La clé de ces mystères pourrait être une nouvelle évolution chez toutes les espèces vivantes, à part l’homme, à un moment où les tensions entre croyants et un groupe athée, appelé les Brights, se cristallisent. Les deux phénomènes vont plonger Paris dans le chaos ! C’est une trilogie dont le tome 2 vient de sortir et qui me donne l’occasion de traiter de théories de l’évolution, de l’opposition entre science et religion.
Shanghai est une série d’aventure. C’est l’histoire de deux femmes que tout oppose et qui vont se retrouver mêler à une lutte de pouvoirs et à plusieurs complots à Shanghai, au tout début du XXe siècle : une vraie histoire de lutte entre gangsters chinois, colons européens et empereur en disgrâce. C’est une trilogie dessinée par Yann Tisseron, qui signe là son premier album. Et il a vraiment fait un superbe boulot ! Ensuite, j’ai quelques projets très chouettes sur le feu, dont une histoire de samouraï, La Voie du Sabre, mais on en reparlera en temps voulu.


Et toi, Benjamain ?
BC : Je veux faire du space opéra ! Donc une fois Smoke City fini, je me lance dedans, peut-être avec Mathieu… Sinon, je n’ai pas encore trouvé ce que j’avais envie de raconter. Mais ça viendra, j’ai bien l’intention de continuer à raconter des histoires avec mes dessins.

Qu’avez-vous apprécié récemment en space opéra ?
BC : Planètes de Makoto Yukimura. J’aimerais faire des BD Star Wars, mais il n’y en a pas beaucoup de bonnes. Avec Alien, ce sont des licences que j’aimerais faire !
MM : Ce qui est marrant, c’est que tout à l’heure, lorsqu’on parlait de nos références sur Smoke City, on n’en donnait quasiment que cinématographiques. Si on veut faire de la SF, c’est aussi pour se rapprocher de ce qu’on aime. Du Sergio Leone dans l’espace avec des aliens et des murs bien rouillés. Faire une chose différente de séries que j’adore comme Sillage ou Universal War One. BC : A la base, le concept de Smoke City, c’est des cowboys dans l’espace ! Genre Trigun ou Cowboy Bebop en manga.


Avec qui rêveriez-vous de travailler ?
MM : Naoki Urusawa, Frederik Peeters et Cyril Pedrosa dont la sensibilité me touche. Je n’ai aucun recul sur la qualité de leur travail, tout me transporte chez eux. Après, travailler avec eux me semble encore un peu loin.
BC : C’est compliqué car pour Urusawa est une des dernières grosses claques que j’ai prise ces dernières années et je ne vois pas ce que je pourrais lui apporter. Je ne ferais qu’abîmer son travail. Sinon Brian Michael Bendis est un scénariste que j’adore. Ou Ridley Scott (rires).


Si vous êtiez des bédiens, quelles BD conseilleriez vous aux terriens ?
MM : 20th Century Boys et Monster : c’est une leçon de narration. Ou comment raconter une histoire super compliquée de façon très simple. Je trouve ça brillant !
BC : Je ne vais pas faire très original, 20th Century Boys et un Bendis, Alias ou Powels. Lui, c’est l’inverse d’Urusawa, il a le don de savoir raconter des histoires super simples de façon extrêmement compliquée. C’est le Tarantino de la BD. A la fin, on se dit que c’était finalement super simple, mais on a pris son pied tout le long. Pour Urusawa, si j’avais eu à faire son boulot, j’aurais dit au scénariste que c’était impossible pour le lecteur de comprendre l’histoire. Et pourtant par lui, c’est limpide !


Si vous aviez le pouvoir cosmique d’être un autre auteur de BD, qui choisiriez-vous ?
MM : Bah euh… Urusawa encore ! Pour comprendre comment il arrive à ne pas se perdre dans les méandres de son histoire et comment il arrive à rendre de façon totalement différente ces personnages, même les pires salauds.
BC : Je ne sais pas, si j’étais Urusawa ou Bendis, je ne prendrais pas plaisir à lire mes trucs, donc je n’en veux pas de ton pouvoir ! (rires)


Quelle est la question que vous auriez aimé que l’on vous pose ?
MM : Quand est-ce que Benjamin et moi on se marie ? (rires) BC : C’est pas mon boulot, merde ! (rires)

Merci à vous !