L'histoire :
Senbeï Norimaki, dit Dr. Slump, officie en tant qu’inventeur au sein du village Pingouin. C’est véritablement un génie, mais le hic est que chacune de ses inventions a toujours un petit truc qui ne va pas, ou alors c’est tout simplement le docteur lui-même qui gâche tout en l’utilisant de travers. Et ce n’est pas près de s’arranger : pour changer, le docteur a décider de créer un androïde et de le faire passer pour un être humain aux yeux de tous. C’est ainsi qu’il créé Aralé, une petite fille espiègle qui ne se comporte pas vraiment comme il l’avait prévu. En plus d’avoir une force hors du commun, Aralé a pas mal de défauts étranges pour un robot : myope, amatrice de grasses matinées, et aucun sens des conventions ! Sa naïveté, les problèmes qu’elle créé et sa façon peu subtile de les résoudre, ainsi que de nouvelles inventions du Dr. Slump qu’elle utilise, tout comme le docteur, de travers, tout cela va générer pas mal de chahut dans le tranquille petit village...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tout comme l’édition de luxe de Kenshin le vagabond sortie en même temps, voici une réédition de l’un des plus vieux titres de chez Glénat manga que l’on attendait depuis longtemps (le premier tome en France datant de 1995). Si les défauts de l’ancienne édition étaient les mêmes pour les deux séries, les qualités de cette version « ultime » sont également identiques : planches couleurs identiques à la publication japonaise (certaines pages ne possèdent donc que les nuances de rouge), onomatopées originales, moins de tomes (15 au lieu de 18) car plus de chapitres par volume, un format plus grand, du papier et une impression de qualité, un packaging soigné (couverture, sous-couvertures, pages de titres). Dr. Slump en particulier a même eu le droit à une retraduction des dialogues ! Bref, du tout bon, si l’on exclut tout comme pour Kenshin le fait que les pages bonus ont disparu d’entre les chapitres. Pour ce qui est du scénario, on ne peut qu’être amusé par l’esprit de l’auteur et son humour dans ce qui s’est avéré être sa première série à succès, avant Dragon Ball / Dragon Ball Z. Le public visé est clairement les plus jeunes avec des gags un peu idiots et pas mal de pipi-caca, mais aussi les plus vieux qui apprécieront la personnalité du docteur, obsédé irrécupérable et malchanceux tant avec les femmes qu’avec ses inventions géniales mais qui tournent toujours à la catastrophe, principalement à cause d’Aralé et de son comportement imprévisible. La série a beau dater de 1980, elle nous fait toujours rire et semble indémodable, même si certaines références à la culture japonaise d’avant les années 80 pourront parfois échapper à certains (Gamera, Godzilla, Ultraman, etc.). Quant au trait de l’auteur, il n’est pas encore aussi incisif que dans Dragon Ball Z : très arrondi et très simplifié, il n’en reste pas moins très net et parfois rempli de détails. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien qu’il s’agit d’une série culte : au-delà de son scénario amusant, l’auteur est rempli de talent graphique et nous le prouve à maintes reprises, que ce soit au travers des portraits « réalistes » du docteur (en titre du premier et du deuxième chapitre par exemple) ou grâce à la manière dont il se joue des codes de la bande dessinée (personnages qui s’accrochent ou défoncent les bords des cases, voire en sortent, qui attrapent leurs onomatopées pour s’en servir ensuite...). Pour le reste, le style est assez enfantin, avec des personnages systématiquement en SD, des caricatures de personnalités de l’époque (Clint Eastwood, Superman) et toutes sortes de bizarreries des plus originales (vaisseau spatial en forme de briquet, etc.), dont notamment certaines seront réutilisées dans Dragon Ball plus tard (Shenron, le nuage magique...). Bref, là encore, une série culte à posséder absolument !
