L'histoire :
Le démon Evnissyen déclenche un torrent de feu et tout le bâtiment commence à s’effondrer. Pour Kael, l’épée qu’il tient semble agir comme une antenne et le jeune homme ressent tout ce qu’il se passe alentour : la peur des gens, la mort, la souffrance. Prytwen est directement visé par l’attaque et se retrouve bientôt coincé sous les décombres, protégé par le pouvoir de son bouclier. Kael saisit alors l’épée et tente d’attaquer Evnissyen, sans succès, le démon le repoussant d’une pichenette. Voyant que Kael n’arrive pas à déclencher le pouvoir de son arme car il manque de colère, Evnissyen décide de montrer à l’humain ce qu’il s’est passé au 14ème siècle, lorsque l’ancêtre de ce dernier utilisa l’épée pour sauver le mont Saint-Michel d’une invasion de morts vivants. Pour toute récompense, celui-ci fut alors emprisonné par les membres de l’église qu’il venait de sauver car avoir utilisé l’épée aurait déclenché une mystérieuse malédiction. Sa descendance fut ensuite obligée de rester prisonnière dans l’enceinte du mont jusqu’à ce jour...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour son premier tiers, ce second opus termine le combat entamé contre le démon Evnissyen, mais pas forcément de la manière dont on s’y attendait. Pour que Kael (et le lecteur !) comprenne un peu mieux la situation, ce dernier est projeté dans le passé en tant que spectateur. Là, il découvre son ancêtre, son rôle dans la lutte contre les morts-vivants et quelques-uns des mystères de l’épée, mais surtout que les prêtres du mont Saint-Michel ont gardé sa famille prisonnière depuis des siècles ! D’ailleurs, l’histoire se répète et aujourd’hui aussi ces derniers vont se retourner contre Kael : sans allié, le jeune homme va alors devoir s’enfuir et suivre sa propre route... La suite du volume est un peu moins enthousiasmante puisque le héros tombe un peu trop facilement sur un nouvel allié puissant, et que ce dernier a le profil beaucoup trop stéréotypé pour être crédible : une fillette loli-goth prêtre vaudou aux pouvoirs magiques ! Cette dernière va pouvoir apprendre à Kael toutes les subtilités qu’il a justement besoin de savoir concernant les morts-vivants (un peu trop pratique !) et, si ces explications ne sont pas inintéressantes, elles prennent par contre un peu trop de place. Bref, cela manque d’un peu de subtilité, et cette partie casse également trop le rythme... Côté dessin, Moonkey continue de s’améliorer mais certains soucis restent récurrents, notamment dans les reliefs des visages et le placement des personnages par rapport aux décors. Malgré ces maladresses, les planches sont lisibles et les scènes d’action de mieux en mieux gérées. On appréciera l’effort fourni pour proposer des visages bien différents aux protagonistes secondaires, seulement le revers de la médaille est que certains de ces visages trop soignés tranchent radicalement avec l’aspect manga des personnages principaux. A la toute fin, l’action sérieuse reprend et un cliffhanger énorme à la toute dernière page laisse le lecteur dans l’expectative. En résumé, un shônen encore un peu trop classique, dont le potentiel n’est pas assez exploité et qui n’est pas exempt de défauts, mais qui a le mérite de proposer malgré tout quelques éléments originaux à travers l’histoire du mont Saint-Michel ou encore des adversaires systématiquement habillés selon différents styles musicaux. Les fans du premier tome apprécieront sans nul doute, mais les lecteurs les plus exigeants seront encore une fois moins convaincus. Rendez-vous au prochain et dernier volet pour connaître la conclusion de cette aventure à la française.
