parution 18 novembre 2009  éditeur Tonkam  collection Tonkam Découverte
 Public ado / adulte  Mots clés Aventure - Action / Seinen

Jin T10

Acteur de théâtre Kabuki puis lutteur de Sumo, les patients du docteur Minakata se font toujours aussi variés. Comme toujours pour le lecteur, voici de nouveaux pans de l'histoire du Japon.


 Jin T10, manga chez Tonkam de Murakami
  • Notre note Red Star Red Star Red Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Red Star Red Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

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    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Red Star Red Star Red Star Grey Star

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    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Tonkam édition 2009

L'histoire de la série :

A 34 ans, le docteur Jin Minakata a réussi sa carrière au détriment de sa vie privée qui est plutôt désastreuse : si sa fiancée vient de lui rendre sa bague, il est par contre le chef de la section de chirurgie cérébrale d’un grand hôpital japonais. Un soir, un patient aux symptômes graves arrive en urgence et, en tant que neurochirurgien de garde, Jin doit mener l’opération. Il s’agit de lui ouvrir la tête pour s’occuper d’un hématome extradural et également retirer une tumeur au cerveau. Mais surprise, la tumeur s’avère être une formation cellulaire fœtale, un fœtus ! Qu’un homme d’une quarantaine d’années ait survécu tout ce temps avec cela est chose inédite et ce mystère intrigue d’autant plus le médecin que, depuis qu’il l’a retiré, il a entendu des voix dans sa tête à plusieurs reprises. Lorsque le malade reprend conscience, ce dernier tente de s’enfuir après avoir récupéré son fœtus et, en voulant le retenir, le docteur Minakata tombe dans les escaliers en essayant de rattraper le bocal contenant l’inestimable tumeur. A son réveil, il se trouve au milieu des bois et tombe sur des guerriers en train de se battre au sabre. S’interposant pour éviter la mort de l’un d’eux, Jin utilise sa lampe de poche pour faire fuir les assaillants... Ne sachant pas s’il s’agit d’un rêve ou s’il est réellement tombée en 1862, Jin décide à partir de cet instant d’utiliser ses talents et ses connaissances de médecin du futur dans cette époque reculée pour venir en aide au plus de monde possible...

L'histoire :

A la demande de Tanosuké Sawamura, l’acteur de Kabuki, le docteur Minakata soigne Kichijuro, un autre acteur souffrant d’un empoisonnement au plomb à cause du fard blanc qu’ils utilisent pour se grimer sur scène. Malheureusement, en cette époque reculée, l’absence de traitement efficace contraint Minakata à œuvrer uniquement pour soulager les douleurs du mourant et ne rallonger que quelque peu sa vie : l’intoxication peut en effet être combattue à l’aide de vitamine C et de chlorure de Calcium, mais l’absence de chélateur qui permettrait d’évacuer le plomb condamne finalement le malade à court terme. Se sachant moribond et sous la pression du chef de la troupe de théâtre ainsi que d’autres membres, Kichijuro demande au docteur d’arrêter les traitements mais Tanosuké s’élève fermement contre cela : il a payé les traitements d’avance et veut les voir aller jusqu’au bout, sinon quoi il refusera de monter sur scène ! Le chef de troupe ne peut lutter contre l’avis de l’acteur vedette et finit par céder devant ses arguments : un acteur doit vivre et mourir pour son art, quitte à ce que ce soit devant les spectateurs ! Touché par le discours de son ami, Kichijuro retrouve la volonté de lutter et, avec l’aide de son fils qu’il continue pourtant à maltraiter, il va retrouver petit à petit la santé, suffisamment en tout cas pour monter une toute dernière fois sur scène. Mais le jour de cette ultime représentation, l’état de l’acteur empire au point qu’il ne peut plus bouger une fois son lourd costume revêtu car ses articulations sont devenues trop faibles pour le soutenir. Minakata va alors devoir bricoler une solution rapidement, mais seule la volonté de l’acteur lui permettra de mener la représentation au bout...

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Au programme cette fois-ci de notre visite du Japon pré-Meiji, l’auteur nous parle du théâtre Kabuki, la vie et la mort de ces acteurs ayant tout dévoué à leur art, puis des sumotoris, avant de terminer sur le sujet moins courant d’une escamoteuse qui a bien du mal à abandonner ses talents pour revenir dans le droit chemin. Tome après tome, Motoka Murakami continue donc de parler de sujets toujours différents, en en profitant pour nous apprendre également en passant plein de petites choses annexes sur les coutumes de l’époque. L’aspect médicinal est quant à lui toujours traité avec le plus grand soin et, comme d’habitude, tout nous est expliqué avec suffisamment de détails pour que l’on comprenne de quoi il retourne. Ces trois nouveaux chapitres ne font par contre pas avancer la trame principale, et le statut de Jin ne change cette fois pas d’un iota. Mais les récits présentés sont assez intéressants pour nous faire oublier ce point et rien ne vient donc entacher notre enthousiasme à la lecture de cet opus, d’autant que le constat graphique ne fait que renforcer cela. Que ce soient les planches sur les représentations de Kabuki (dont certaines sont d’ailleurs en couleurs) ou bien les combats de sumo, c’est un vrai plaisir d’admirer le trait du mangaka, même si l’on sent qu’il pourrait aller encore plus loin ; mais cela viendra. Déjà, le style s’est nettement amélioré en finesse et en détails depuis le premier tome et la progression est constante. Comme toujours, les décors de ce Japon d’antan sont très soignés, ainsi que les dessins des arrière-plans probablement réalisés par les assistants (vu la différence de style) qui ont une touche estampe qui renforce encore l’immersion dans l’époque pré-Meiji. Même si la tension n’est pas aussi grande qu’elle le fût dans certains des tomes précédents, il s’agit tout de même encore une fois d’un très bon opus et la qualité de l’édition française en justifie le prix.

voir la fiche officielle ISBN 9782759503131