parution 29 août 2012  éditeur Casterman  Public ado / adulte  Mots clés Esotérique / Historique

Le Curé du diable

En 1611, un curé est jugé pour avoir forcé une nonne à la débauche. Ce procès truqué fut l’une des dernières grandes affaires en sorcellerie, ici précisément retracée selon des archives historiques précises…


Le Curé du diable, bd chez Casterman de Bogo
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

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  • Scénario Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

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  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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©Casterman édition 2012

L'histoire :

Le 29 avril 1611, dans la salle du tribunal du palais comtal d’Aix-en-Provence, débute le procès d’un prêtre, Louis Gaufridy, curé de la paroisse des Accoules à Marseille. Il lui est reproché d’avoir fauté sur la personne de deux sœurs ursulines, Madeleine et Louise. Les faits reprochés sont d’une gravité extrême : séduction, débauche, rapt et maléfices ! Depuis lors, sœur Madeleine souffre d’hallucinations et accuse le diable d’avoir été à l’œuvre au travers du curé. Lors d’un procès public particulièrement suivi par la population, le père Michaelis mène l’accusation, devant un juge. Et sa pièce à conviction la plus forte est sans nul doute la lettre d’aveu signée de la main de Gaufridy. Il commence par retracer l’histoire de ce jeune curé, qui était arrivé à Marseille après avoir récupéré chez un oncle prêtre un précieux manuscrit. Il avait séduit ses paroissiens par son éloquence lors des sermons, puis s’était un jour décidé à lire les précieuses mémoires de son oncle. Une sorte de révélation satanique s’était alors manifestée à lui : le manuscrit recommandait de s’adonnait à d’extravagantes dépravations. Gaufridy avait alors signé à son tour un pacte avec le diable, pour avoir libre jouissance de toutes les filles et femmes qu’il voudra…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

La genèse de cette bande dessinée historique se décline d’une sorte d’appel d’offre émis par la directrice des archives départementales des Bouches du Rhône. La commande était d’illustrer en BD l’un des derniers grands procès en sorcellerie du XVIIème siècle, une affaire criminelle retentissante, dont les détails ont été pleinement confiés à la postérité. Ici donc en tant qu’auteur complet, Hugo Bogo a remporté la mise, grâce à un dessin infographique à la fois moderne et accordant néanmoins la part belle à l’austérité du siècle et du décorum monacale. Très artistique, jouant aussi bien d’une colorisation chamarrée que monochrome (selon les besoins récitatifs), son graphisme tire toute sa force du travail sur la lumière et les clairs-obscurs. Comme tailladé par de fins coups de ciseau, il se rapprocherait par moment plus de la sculpture que du dessin conventionnel de bande dessinée. Souvent découpées en gaufrier régulier de 6 cases/planche, les pages se composent souvent de très grandes cases, voire de pleines planches (à 9 reprises) voire même d’une double planche quelque peu inspirée de L’enfer de Bosch. La lecture est donc rapide, mais le « scénario » ne nécessitait pas non plus d’en faire des tonnes : par le biais d’une narration distante, avec de nombreux recours aux encadrés narratifs, le récit retrace les conjectures d’un procès truqué et inique, qui se réfugie derrière des incidences diaboliques pour abonder dans le sens de l’Eglise. On n’en attendait pas moins des arcanes infâmes de la justice d’Ancien Régime, entièrement façonnée par le pouvoir religieux. Le cahier final concocté par Jean-Philippe Agresti, chercheur en Histoire, expose une synthèse très intéressante des mœurs de l’époque et des éléments « judiciaires ».

voir la fiche officielle ISBN 9782203035911