parution 06 mai 2010  éditeur Daniel Maghen  Public ado / adulte  Mots clés Historique

Awrah T2

Le maudit

Condamné pour avoir tué son frère, Tahar n'a plus aucune chance de revoir Nadia. A moins que l'intriguant Miskin n'ait d'autres plans. Conclusion classique mais captivante d'un conte oriental magnifiquement dessiné.


 Awrah T2 : Le maudit (0), bd chez Daniel Maghen de Simon, Erkol, Koehler, Raives
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Daniel Maghen édition 2010

L'histoire :

Prés de Bagdad, au 9e siècle, Tahar, un jeune orphelin, est adopté par Maître Nassim El Abar, un notable respecté de la ville. Recevant une éducation identique à celle des autres enfants, le jeune garçon grandit confortablement. Seule la jalousie viscérale de Mounir, l’ainé des fils, à l’égard du nouveau-venu contrarie la quiétude familiale. Pour ne rien arranger, la rencontre de la belle nomade Nadia sème définitivement le trouble dans le destin de chacun. Maître Nassim en tombe en effet éperdument amoureux, tandis que Tahar ne tarde pas à partager les mêmes sentiments. Mais c’est par Mounir que le drame arrive : un soir, le jeune homme viole Nadia. Dés lors, le malheur s’installe définitivement, puisque Tahar prend la vie de son frère ainé. Maître Nassim est effondré. Tahar refuse de se défendre. Aucun ne souhaite la clémence du Cadi, le juge de la cité : c’est la condamnation à mort qui attend le meurtrier. Seule la chaleureuse présence d’un mendiant, qui se fait appeler Miskin, apaise le père éploré. Le vagabond semble particulièrement attentif au bien être de ses hôtes. Il propose même à la sœur de Tahar un plan d’évasion pour le condamné. Mais quelles sont ses véritables intentions ? Prendraient-elles racines dans un lointain passé ? Est-il vraiment étranger au drame qui se joue ?

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Charme des palais moyenâgeux d’orient ; feu envoutant du regard de Nadia ; destin cabossé du sympathique Tahar ou mystérieux projets de l’inquiétant Miskin : la tragédie mise en place par la première partie de ce diptyque captivant nous avait conquis. Réutilisant les armes du délit, cette conclusion, loin pour autant de nous moudre d’incroyables surprises, remplit son office très correctement. Cette fois, la caméra des deux scénaristes s’amourache de Miskin, mystérieux mendiant. Celui-là même qui, dés l’ouverture du premier tome, faisait jouer son bâton pour modifier les destins du jeune Tahar et de Maître Nassim, son futur père adoptif. Entrecoupé par de nombreux et néanmoins subtils flashbacks, le récit nous plonge avec malice au cœur d’une implacable vengeance, moult dégâts collatéraux à la clef. La composition est fluide et met sur le devant de la scène, avec force drames, la complexité des liens fraternels et la cruauté du sentiment amoureux. Tout cela est on ne peut plus classique, sans effets spéciaux, nourri de dramaturgie grecque ou shakespearienne, nimbé de conte oriental… mais ça fonctionne très bien. Il y a de nouveau beaucoup de délicatesse dans le dessin d’Ana Luiza Koehler. Une élégance dans le trait qui, surmontée des ocres feutrés de la colorisation directe de Guy Raives, donne toute son « orientalité » à la série : un délicieux envoutement nourri de chaleurs, de sensualité capable, telle une bonne rasade de miel, de rendre paisible ce qu’il y a de plus violent. Au-delà, on s’émerveille encore du soin apporté à la reconstitution des décors, costumes (mazette les drapés !) ou monuments d’époques qui, volontairement emballés par une petite touche vieillotte, nous transporte aussi bien qu’un tapis magique au cœur des mille et une nuits. Le tout est cadré avec un dynamisme servant la profondeur tragique du propos. Une belle rencontre graphique, mise en valeur par une pagination aérée donnant, sans conteste, sa plus-value à cette intrigue de facture classique, mais pour autant captivante et parfaitement maitrisée.

voir la fiche officielle ISBN 9782356740205