L'histoire :
Au téléphone devant sa table à dessin, Riad Sattouf accepte un contrat de BD et en propose le sujet, hyper passionnant : un reportage sur la naissance des cigales aux Etats-Unis ! Aussitôt, il s’envole, direction New-York. Dans l’avion, un passager aux allures de terroriste lui donne des bouffées d’angoisse, mais au final le voyage se déroule parfaitement. A l’arrivée, après un hamburger bien local, Sattouf retrouve un camarade de l’école de dessin animé, Sébastien Mollet. Immédiatement, celui-ci repère une nana habillée « commando », c'est-à-dire qu’elle ne porte pas de culotte. Mais Sattouf apprend rapidement qu’on n’aborde pas une fille aux USA comme on peut le faire en France. En général, il faut avoir une « date » (prononcez « daite »), c'est-à-dire un premier rendez-vous, au cours duquel le garçon paye tout et n’a droit à rien. Heureusement, une alternative existe : c’est le « spring break », sortes de vacances de printemps durant lesquelles les jeunes se retrouvent sur la plage et se livrent aux pires dépravations…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
D’emblée, Riad Sattouf annonce la couleur dans un avant-propos : cet album est la résultante d’une commande passée par le journal Libération qui désirait une grand aventure pour l’été. En guise d’aventure, nous avons donc droit au récit autobiographique du séjour de Sattouf dans la capitale économique américaine et de ses rapports sociaux avec les français expatriés. De sexe ? Comme l’annonce le titre, point du tout ! D’aventure ? Pas vraiment… Comment rendre passionnant une « aventure » commandée avec, pour cadre un pays on ne peut plus civilisé ? Justement, on n’y arrive pas. Alors, qu’est-ce que ça raconte ? Pas grand-chose... Il y a bien quelques anecdotes sur l’image de la France par les français expatriés, sur la réussite sociale, la peur des musulmans ou les rencontres fantasmées avec des personnalités… Mais rien de transcendantal. Sattouf a au moins l’avantage de ne pas faire d’anti-américanisme primaire, mais il traverse l’album avec une neutralité qui frise le désengagement. De même, son dessin n’a rien d’extraordinaire. Sattouf a au moins la franchise de l’avouer en préambule : 69 planches dessinées en un peu plus d’un mois. Il se borne donc à mettre en images, de la manière la plus simple qui soit, cette non-aventure qui s’oublie immédiatement.