parution 16 mars 2018  éditeur Dargaud  Public ado / adulte  Mots clés Historique

Pepe Carvalho T1

Un jeune homme est retrouvé mort défiguré, un tatouage derrière l’épaule « né pour révolutionner l’enfer ». Le privé Pépé Carvalho est chargé de retrouver l’identité du jeune homme. Adaptation réussie d’un classique du roman policier.


 Pepe Carvalho T1, bd chez Dargaud de Migoya, Segui
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Dargaud édition 2018

L'histoire :

1974. Sur une plage de la région de Barcelone, un jeune homme est retrouvé défiguré, flottant dans l’eau. La police n’arrive pas à retrouver son identité. Il est blond, possède un tatouage derrière l’épaule qui annonce « Né pour révolutionner l’enfer ». Le détective privé Pepe Carvalho se réveille dans le lit de sa compagne, Charo, prostituée à son compte. Monsieur Ramon, patron d’un salon de coiffure du quartier, lui demande de retrouver l’identité du jeune homme moyennant 100 000 pesetas, plus les frais, sans poser de questions. Mais avant de se lancer dans l’aventure, Carvalho doit s’adonner à sa plus grande passion : manger. C’est devant une salade à la castillane et des rognons qu’il lance son enquête. Le plat est décevant. Il le termine en discutant avec Bromure, un cireur de chaussures, qui lui sert d’indicateur. Pour rire, l’homme fait le lien avec une vieille chanson, de Concha Piquer, Tatouage. Carvalho va faire des courses de poisson sur les Ramblas, rentre chez lui pour préparer une Caldeirada (un ragoût) et allume sa cheminée avec un livre de 1949, L’Espagne comme problème, de Pedro Lain Entralgo. Après avoir préparé un mandat pour son oncle paysan dont la vache est morte, et s’être assuré que sa retraite serait plus confortable que sa vie de travailleur, le détective part à la recherche des tatoueurs de la ville.

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

On peut dire qu’il a mis du temps à arriver en bédé. Il faut dire que Pepe Carvalho, le privé de Manuel Vasquez Montalban, a un peu de mal avec la modernité. Et avec les jeunes aussi, qu’il a du mal à comprendre. Ne dit-il pas d’ailleurs « qu’apprendre d’une jeunesse qui ne sait pas manger… et n’apprend pas » ? Ah oui. Parce qu’en fait, Pepe Carvalho élève la nourriture au rang d’art de vivre. Ses repas sont les moments les plus importants de ses enquêtes, ceux où il se retrouve avec lui-même, il réfléchit… Lorsque Térésa lui demande s’il est un flic, un marxiste ou un gourmet, Pepe Carvalho sait répondre. « Un ex-flic, un ex-marxiste et un gourmet. » Il faut dire qu’il en a fait des choses. Militant communiste, il a fait de la prison sous Franco. Puis il a été agent double pour la CIA, détective privé à San Francisco. Cynique, il est revenu de tout et en veut personnellement aux livres, qu’il a beaucoup lus. Il démantèle méthodiquement sa bibliothèque de 3 500 volumes, qui lui servent à allumer sa cheminée. Dans cet épisode, il brûle un livre politique et un classique de la littérature mondiale. L’adaptation d’Hernàn Migoya est efficace. L’histoire est parfaitement ficelée, les digressions du détective sont truculentes et ses relations aux femmes et à la bouffe, fidèles à l’original. Malgré les nombreuses pensées de Carvalho, qui nous permettent de suivre son avancement dans l’enquête et de partager ses réflexions, le lien entre les textes et les images est très agréable. Les années 70 de Bartolomé Segui sont exquises, les couleurs des tapisseries, les fringues et les voitures sont délicieusement rétro. Son trait est précis, son dessin semi-réaliste particulièrement agréable et enrichissant. Le lecteur est immergé dans l’ambiance rétro des années 70 et de ce privé pas comme les autres. Voilà une série qui mérite vraiment de se développer !

voir la fiche officielle ISBN 9782205077810