L'histoire :
Quand elle est petite, à l’école, Sophie est un vrai garçon manqué. Elle se fait appeler « Edgar », le détective cambrioleur et elle demande aux filles si elles veulent être son amoureuse… Après un râteau « fondateur » dans ce registre, bizarrement, elle se met ensuite à s’intéresser aux garçons. Le premier qu’elle invite chez elle, à l’âge de 7 ans, ne parvient pas à passer le palier de la porte, parce qu’elle a juste omis de demander l’autorisation à sa mère… La honte ! Et puis chaque année, elle fait une « fixette » sur un garçon différent, mais elle se fait systématiquement griller par sa non-copine Clara B à la langue de vipère. Notamment en classe de seconde, il y a Damien, ce garçon de 20 ans (visiblement en retard, scolairement) qui tétanise franchement Sophie. Faut dire : il vient en voiture à l’école (le summum de la virilité) ! Le jour où les deux se retrouvent en binôme en cours de sport, Sophie perd les pédales : après 4 tours de piste chronométrés par Damien, elle court encore plus vite pour se barrer et se planquer, submergée par un sentiment de honte d’être une grosse molasse qui peine pour y arriver, mêlé d’amour transi…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A travers cette petite bande dessinée en noir et blanc, Sophie Awaad raconte sa non-vie amoureuse juvénile avec une autodérision et une franchise bienvenues. Ses relations avec les garçons ont semble t-il toujours été compliquées, depuis sa tendre enfance où elle se prenait pour un garçon, jusqu’à cette « fixette » irrationnelle et ultime sur un mec lambda. Fumeur, vêtu d’une bête doudoune noire, il restera longtemps appelé Le mec du milieu, d’où le titre. Assurément exutoire, ce travail autobiographique n’était apriori pas destiné à être publié un jour… mais il s’avère très agréable à suivre, très fun, notamment grâce à la faculté de l’auteur de tourner les situations au ridicule, de faire son autocritique sans complexe. L’amour transi, les sentiments de honte, les échecs à répétition sont autant d’anecdotes partagées par tout un chacun, qui placent le lecteur dans un processus d’assimilation. De fait, on partage obligatoirement les émois de ce parcours sentimental légèrement chaotique. On se prend de tendresse pour cette quête indispensable de l’autre, espérant de tout cœur qu’elle finisse par être satisfaite… Reste qu’en dehors de tout jugement de fond, le petit format souple de la collection Shampooing ne mérite pas un prix aussi élevé.
