L'histoire :
Souviens-toi d’Enola Gay : Avant de quitter l’appartement de sa maitresse, la belle Jessica Blandy, avec laquelle il vient de passer la nuit, Scott Mitchell prend bien soin de glisser à l’intérieur d’un roman, un vieux cliché… Quelques heures plus tard en rentrant chez lui, l’amant est assassiné avec femme et enfant. Le meurtrier n’en reste pas là : il tue d’autres hommes qui semblent avoir un lien avec le beau Scott…
La maison du Dr Zach : Gus Bomby, le détective qui enquêtait à la demande de Jessica sur le meurtre de Scott Mitchell, est mis sur la touche par la police pour un problème de fer à repasser. Le champ est on ne peut plus libre pour le mystérieux meurtrier qui continue son ménage en ne se privant d’ailleurs pas de rendre visite à Jessica : fin ou débuts des ennuis ?
Le diable de l’aube : C’est sur une route entre Flamingo et Baie Coot qu’Henry Balasco a disparu. Seule sa voiture enroulée contre un arbre et son chauffeur, la nuque brisée, ont été retrouvés : pas de traces ni du passager, ni de cette blonde sexy qui l’accompagnait. Reste t-il un espoir de les retrouver vivants ? Pour l’heure, en tous cas, ils sont toujours en vie. Deux frangins et leur père les retiennent prisonniers au cœur du bayou. Si pour Balasco, ils se contentent d’exécuter un contrat juteux, c’est pour le plaisir qu’ils ne se sont pas débarrassés de la belle Jessica Blandy : ils aimeraient, comme le père l’a fait quelques années auparavant, jouer un peu avec elle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Affichant plus de 20 ans, 24 albums et un spin-off (La route Jessica) à son compteur, en voilà une blonde à forte… personnalité qui, à l’instar des vedettes de ciné recevant une récompense pour l’ensemble de leur carrière, méritait bien sa petite intégrale (au regard du format c’est d’ailleurs exactement le mot qui convient). Cette pulpeuse romancière débute ses gammes en 1987 dans un diptyque dont l’épaisseur scénaristique ne retiendra guère notre attention : Souviens-toi d’Enola Gay et La maison du Docteur Zack servent plus à mettre en place un univers, qu’à révéler les talents es-intrigue de Jean Dufaux. Dans l’exposition de cet univers, on retrouve une Amérique qui rougeoie sous le soleil californien, au tempo de l’image véhiculée par les séries TV de l’époque (les fameuses 80’s) qui envahissaient notre petit écran : jet set pourrie, flic véreux répugnant, détective, petits voyous loosers, whisky, cigarette filtre et jolies villas. Mais pour pimenter sa sauce, Dufaux utilise deux ingrédients qui feront tout le charme de la série : une violence permanente, servie par une batterie de protagonistes mi-cinglés, mi-dégénérés et surtout un érotisme latent mis en avant par les courbes de l’héroïne qui se dénudent assez facilement. On retrouve bien sûr ces marques de fabrique dans Le diable de l’aube (une histoire de kidnapping au fin fond d’un bayou habité par quelques bonhommes dégénérés) avec, en outre, une volonté de donner un peu plus de consistance au récit. Mais l’ensemble reste encore bien éloigné du scénario captivant, surtout lorsqu’il s’agit de faire la comparaison avec le rythme des polars ou des thrillers tels qu’ils nous sont servis aujourd’hui. Au-delà, une série culte, qu’un bédéphile se doit de rencontrer.
