L'histoire :
1er septembre 1939, le chancelier Adolf Hitler vient d’entrer en guerre en envoyant la Wehrmacht en Pologne. La France et l’Angleterre comptent bien s’opposer à l’armée allemande et à sa marche de la mort. De son côté, le roi des belges annonce à son peuple que le pays restera neutre dans ce conflit. Trois mois plus tard, la famille Balthazar vivant à La Louvière se rend à Bruxelles afin que leurs cinq enfants puissent rencontrer Saint-Nicolas dans un grand magasin de jouets. Après cela, la famille savoure un bon repas dans un restaurant sans se douter qu’il s’agit de la dernière fois qu’ils en auront l’occasion. En effet, au mois de mai, les nazis sont aux portes de la Belgique et le gouvernement déclare l’état de guerre ainsi que la mobilisation générale. Des soldats français débarquent à la Louvière alors que Louis, le père de la famille Balthazar, apprend sa mobilisation, malgré ses cinq enfants et les 40 ans de sa femme. Louis a à peine le temps d’enfiler son vieil uniforme remisé par son épouse que des bombardements les obligent à se réfugier à la cave. Quelques jours plus tard, comme la majorité des autres hommes de la ville, Louis dit adieu à sa famille. Désormais, les femmes, les « Louves », vont devoir se débrouiller seules pour élever les enfants, faire tourner la maison et surtout survivre, tout en gardant espoir…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour ce one-shot des éditions Dupuis, Flore Balthazar entremêle intentionnellement réalité et fiction pour nous offrir une passionnante histoire de 190 pages sur le quotidien des femmes durant la seconde guerre mondiale. Les membres de sa famille se mêlent à des personnages historiques ayant changé de nom (ou pas) pour l’occasion, et des événements réels de cette horrible période, où seule la ligne du temps a pu être modifiée. A travers ce récit très poignant, les émotions des protagonistes sont palpables. On suit le parcours de différentes femmes, parmi lesquelles Marcelle Balthazar, qui poursuit ses études coûte que coûte tout en restant au service de sa famille ; et l’institutrice Marguerite Clauwaerts qui joue les résistantes, contrairement à ce que laisse penser son comportement à l’école. Bref, à l’instar du duo Ers-Dugomier qui nous fait découvrir la guerre 40/45 via des enfants (dans Les enfants de la Résistance ), Flore Balthazar offre un angle de vue différent et tout aussi intéressant, avec ces portraits de femmes Louviéroises. Si vous avez aimé le travail de la dessinatrice sur Miss Annie et Frida Kahlo, vous serez de nouveau conquis dans ce récit qui rappelle par moment le trait d’Hergé, mâtiné d'un style léché et ciselé très contemporain. En mêlant famille, fiction et Histoire, le résultat aurait pu être casse-gueule, mais il n’en est rien. On suit avec beaucoup d’intérêt le parcours de ces femmes sans jamais les juger…
