parution 11 janvier 2023  éditeur Futuropolis  Public ado / adulte  Mots clés Historique

Dostoievski Le soleil noir

Alors qu’il est prêt à être fusillé, Dostoïevski voit défiler sa vie, son enfance, son amour pour ses congénères, sa lutte pour l’égalité, sa quête de l’âme russe. Une biographie détaillée, intéressante, d’un des plus grands écrivains de l’histoire.


Dostoievski Le soleil noir, bd chez Futuropolis de Van Den Heuvel, Rehr
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  • Scénario Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

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  • dessin Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

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©Futuropolis édition 2023

L'histoire :

En décembre 1849, Fiodor Dostoïevski a 28 ans. Il est emprisonné à la forteresse Pierre et Paul de Saint-Pétersbourg pour avoir appartenu au cercle Petrachevski qui réunit les penseurs progressistes russes. Il est conduit au peloton d’exécution où il retrouve ce même Petrachevski, ainsi que Spechenv, un aristocrate qui le fascinait. Alors qu’il est attaché au poteau pour être fusillé, Dostoïevski se remémore son enfance pendant laquelle son père travaillait à l’hôpital de Moscou. Son père, colérique, mène ses enfants à la baguette et les fait étudier sans relâche pour qu’ils intègre un établissement prestigieux. Dostoïevski fera l’école militaire. Endetté, alcoolique, Mikhaïl Dostoïevski rachète ses quartiers de noblesses et une petite propriété. Fiodor se lie d’amitié avec un valet de ferme qu’il considère comme son ami et ne comprend pas pourquoi son père a le droit de gifler un serf, ou de le menacer de mort. Mais lorsqu’il se perd dans la forêt, épouvanté, un brave moujik, Mareï, le réconforte. C’est l’image qui reste à Dostoïevski, alors qu’il croit qu’il va mourir. Mais l’exécution n’est qu’un simulacre. C’est à Omsk, au bagne sibérien, que le romancier va passer quatre années qui vont changer sa vie.

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Après avoir publié une intense biographie de Léon et Sofia Tolstoï, Chantal Van den Heuvel et Henrik Rehr s’attaquent à son compatriote Dostoîevski. Le cocktail utilisé est le même : une documentation fouillée, recherchée, qui permet de mieux connaître le grand maître russe ; un dessin précis et soigné où la recherche de cadrages cinématographiques donnent de la vie à une narration elliptique. Le choix des flashbacks permet à la scénariste belge de mettre en scène un Fiodor Dostoïevski torturé. Atteint du mal sacré, l’épilepsie, depuis son passage au bagne, Dostoïevski fait régulièrement l’apprentissage de la mort. Endetté comme son père, dévoré par le démon du jeu, Dostoïevski est poursuivi par de nombreux démons. Il cherche à montrer les convulsions de l’âme humaine et les méandre du peuple russe, capable des plus plus grandes bassesses et des plus éclatantes largesses, comme il a pu l’appréhender au bagne d’Omsk. On voit la genèse du Joueur, des Frères Karamazov, comment cet homme dépendant au jeu et aux femmes, comme son père, était dépendant à l’alcool, s’identifie à son héros de l’Idiot et épouse sa sténographe, Anna Snitikina, après la mort de sa femme Maria Dimitrievna et sa liaison passionnée avec Apollinaria Souslova. Poursuivi par ses créanciers, il voyage à travers l’Europe. Cela nourrit son dégoût de la démocratie et du libéralisme : « J’ai vu à Londres triompher le capitalisme dans toute sa sauvagerie » dit-il lors d’une allocution au cercle Petrachevski. Dans sa dernière œuvre romanesque, les Frères Karamazov, il montre son pessimisme : « L’homme n’a pas de souci plus cuisant que de trouver à qui repasser au plus vite ce don de liberté avec lequel cette malheureuse créature naît. » C’est un passage du « Grand Inquisiteur », poème d’Ivan Karamazov qui prophétise le retour apeuré des hommes sous la houlette de l’église, mais qui pourrait résumer les bases de la littérature scientifique, de 1984 à Fahrenheit 451. Cet auteur est indispensable, de toujours et pour toujours, rendons grâce à Ven den Heuvel et Rehr d’avoir produit cette biographie qui montre sa vie dans une perspective sombre et désenchantée.

voir la fiche officielle ISBN 9782754831307