parution 08 janvier 2015  éditeur Futuropolis  Public ado / adulte  Mots clés Chronique sociale

Racket

Pour le racket d’un smartphone, une fillette se fait agresser et tombe dans un coma peuplé de créatures horribles. Un récit muet aux intentions floues, au service d’un dessin somptueux.


Racket, bd chez Futuropolis de Levallois
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Grey Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Futuropolis édition 2015

L'histoire :

Une fillette se promène sur le trottoir d’une grande ville, de nos jours, tout en compulsant son téléphone portable. Une brute à capuche lui barre alors le chemin et lui rackette son smartphone. La jeune fille rentre chez elle en bus et en pleurs. Son papa la console tendrement, jusqu’à ce qu’elle s’endorme. Mais le sommeil de l’enfant tourne au cauchemar. Elle s’imagine des monstres tentaculaires, ailés, griffus ou musclés, qui la terrorisent. Pourtant, son papa veille tellement sur elle, qu’il s’endort à ses côtés. Le lendemain matin, le papa se réveille après elle. Un gentil mot sur l’oreiller le prévient : elle est partie à l’école. Le papa peut donc faire sereinement sa journée de travail à l’hôpital : il est chirurgien. En sortant du boulot, il en profite pour passer par le magasin de téléphones, afin de faire un cadeau à sa fille. Quand il rentre à la maison, la fillette lui bondit dans les bras. Ensemble, ils regardent une vidéo des temps heureux, sur laquelle figure la maman – a priori décédée ? Puis vient le moment du cadeau d’anniversaire ! La fillette découvre son nouveau téléphone avec un grand bonheur. Le lendemain, à l’école, ce nouvel appareil fait sa fierté. Hélas, sur le chemin du retour, elle croise le même individu… violent… très violent…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Stéphane Levallois dispose d’un talent artistique véritablement somptueux. Souvent très fin, parfois plus pâteux, crayonné, hachuré, au lavis ou carrément peint, son trait utilise toujours la juste technique qui colle à l’émotion. Il parvient ainsi à passer d’un style réaliste précis à un autre plus jeté, abstrait ou moderne, sans que cela ne choque jamais dans la continuité. Il met cette fois cette belle diversité d’approches au service d’un récit qui lui permet justement de sauter de l’un à l’autre. Muette de tout phylactère, cette histoire grave de fillette agressée qui cauchemarde, doit donc compter sur la seule éloquence visuelle pour se faire comprendre. Levallois prend le temps des 312 pages pour installer les différentes ambiances et modes de découpages de son récit, qui mettent en perspective une plaie urbaine – le racket ordinaire du titre – avec de longues séquences oniriques et horrifiques aux desseins plus flous – les cauchemars. C’est malheureusement sur ce plan que le scénario trouve ses limites et s’envase. L’onirisme permet certes moult jolies représentations, mais sur le plan narratif, il tourne en boucle, lasse et perd son lecteur dans une foule d’interprétations. Quel propos central ressort finalement de cette histoire triste et ouverte ? On vous laisse vous faire votre opinion…

voir la fiche officielle ISBN 9782754811538