L'histoire :
Après une nouvelle arnaque qui a mal tourné, les magiciens Jean-Jacques, Nelson et Jenny se réunissent dans leur roulotte pour faire le point. Jean-Jacques est conscient qu'ils doivent changer leur fusil d'épaule. Il propose de profiter du taux de mortalité de plus en plus élevé pour se faire passer pour des médiums et ainsi arnaquer tous les gens crédules. Mais Nelson et Jenny ont une toute autre idée. Ils s'aiment et veulent continuer leur métier en duo. Ils prennent la décision de retourner en Angleterre pour y créer un spectacle qu'ils joueront devant un vrai public. Du jour au lendemain, Jean-Jacques se retrouve donc seul avec son chien Muscade, mais il ne perd pas le moral pour autant. Quelques mois plus tard, Jenny et Nelson trouvent un job de prestidigitateur dans un café rempli de poivrots et de prostitués. Ce n'est pas trop ce qu'espérait Jenny. Heureusement, la présence de quelques enfants dans le café lui permet de trouver la force de monter sur scène. Un soir, ils font monter un jeune enfant afin de le faire disparaître dans une malle. Ce dernier disparaît bien comme prévu, mais hélas, le magicien et son assistante ne parviennent plus à le faire réapparaître. Tout ce qu'il y a dans la malle, c'est une bête pierre noire. Mécontent, le public s'en prend alors au duo et les clients leur jettent des objets au visage. Jenny est assommée mais Nelson, lui, réussit à s'enfuir, emportant avec lui cette mystérieuse pierre noire...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour cette nouvelle série aux frontières du fantastique, Corbeyran nous transpose dans la deuxième moitié du XIXème siècle, époque où des magiciens tentent de se faire une place. L'auteur s'attarde sur trois magiciens ratés qui se séparent, mais se retrouveront tout de même liés par deux évènements : la mystérieuse disparition d'un enfant et l'apparition tout aussi mystérieuse d'un caillou noir pas comme les autres. Autour de cette intrigue accrocheuse, le scénariste alterne les séquences suivant les trois magiciens, mais également la destinée malchanceuse de Mary, la mère de l'enfant disparu. Au fil de la lecture, les différents protagonistes se croisent. Ce premier tome est emballant, même si on ignore encore vers quoi va se diriger le récit. La pierre noire qui donne son nom à la série (en anglais) demeure bien énigmatique. Malgré tout, l'album reste attrayant, notamment grâce au dessin d'Éric Chabbert, déjà collaborateur de Corbeyran sur Uchronies. Son dessin réaliste fait une nouvelle fois mouche et rend la lecture fluide et agréable. Cette première partie, qui n'est pas sans légèrement rappeler Le prestige, le roman de Christopher Priest, se révèle suffisamment convaincante pour nous donner envie de découvrir la suite...
