parution 06 juillet 2011  éditeur Glénat  Public adulte

Gros dégueulasse

Un homme en slip sale dynamite la société avec ses exubérances affreuses. Un album devenu culte pour le sordide ultime de ses propos, qui plaira aux amateurs de la « ligne crade » et de la provoc’.


Gros dégueulasse, bd chez Glénat de Reiser
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Grey Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Glénat édition 2011

L'histoire :

Un homme en slip sale traîne ses guêtres dans la rue et ne cesse de provoquer les autres avec des blagues salaces et cradingues. Tout est bon pour choquer : péter dans un ascenseur en présence d’une jeune femme, des réflexions « philosophiques » sur la mouche et la merde, pisser sur ses frites pour les saler, faire peur à des karatekas, se noyer à la piscine pour que le maître nageur soit obligé de faire du bouche à bouche, taper le cul des gens au moment où ils regardent un pénalty à la télé, picoler quand on fait la nounou… Comme il le dit lui-même, il emmerde tout le monde pour simplement qu’on « garde un souvenir impérissable » de lui !

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Jean-Marc Reiser s’était véritablement lâché sur cette bande dessinée. Dans son optique fustiger les travers de la société, il s’est aussi attaqué aux petites gens : tous ces anonymes qui font notre quotidien. Pour cela, rien de tel qu’un antihéros sale et méchant qui va foutre un grand bordel dans le rythme tranquille et embourgeoisée de la société française. Caricature extrême du beauf français, notre personnage est répugnant au possible : sale, mal rasé et quasi nu, affublé d’un seul slip kangourou à peine lavé une fois par semaine… Tout déborde dans ce slip et l’humour descend très bas, bien en dessous de la ceinture : les provocations du « beauf » ont le sexe, la scatologie et la saleté en ligne de mire, comme uniques sujets. Ces enchaînements de gags de mauvais goût pourraient paraître plus qu’indigestes, si tout cela n’était prétexte à violenter notre bonne société. Le personnage est certes une féroce satire des bons franchouillards (les Bidochon peuvent se rhabiller à côté de ce Tarzan vulgaire), mais c’est surtout une bombe lancée au milieu de notre embourgeoisement formaté et aseptisé. L’homme au slip sale pousse autrui dans ses derniers retranchements (les femmes et les bourgeois en tête). Sa grossièreté est une arme contre le puritanisme du quotidien. Les coups tordus ou réflexions salaces du personnage sont autant d’agressions violentes et acerbes. Tout cela finira d’ailleurs très mal, puisque notre beauf répugnant finit mort, victime de la malbouffe... une fin digne d’un héros indigne. Le trait est toujours féroce, avec un dessin au vitriol, mais cet opus est beaucoup plus fouillé que les autres tomes, avec force détails et aplats noirs qui renforcent la causticité de ton. Certains regretteront toujours que l’humour soit aussi vulgaire et trash… d’autres considéreront qu’il s’agit là de la principale originalité de cette production subversive. Pour amateurs !

voir la fiche officielle ISBN 9782723484572