L'histoire :
Une elfette exhibe son arrière-train. Une autre, en juste-au-corps rouge est soudain surprise dans sa bulle intime, par l’arrivée inopinée de dizaines de tentacules carmins, pustuleux et gluants. Ils l’agrippent, l’immobilisent, lui arrache sa petite tenue, et la pénètrent fiévreusement, par tous les orifices en même temps. Elle ressortira de cette expérience peu commune avec un regard diabolique.
Sur une caravelle, la gracieuse capitaine, à poil, ouvre la cale et annonce sur un ton réjoui : « votre capitaine veut baiser ! ». Dont acte : des dizaines de phallus noirs et démesurés se mettent à l’œuvre, jusqu’à rassasier la belle. Oups, mais pendant ce temps, qui pilote le navire ?
Baignant dans un liquide noir anthracite fumant, une elfette au regard lubrique s’adonne à l’onanisme avec sa petite queue fourchue. Soudain, déboule une créature mâle rougeoyante et fortement membrée qui, suivant le classique schéma de pénétration en trois étapes, particulièrement suintantes, achève son plaisir…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Il est commun, au terme de dîners mondains bien arrosés entre potes, d’aborder le registre émérite de la blague grasse, voire grivoise, voire génitale. Au passage, tout le monde s’accorde, en se glosant bruyamment, pour reconnaître que les films ou récits pornographiques n’ont pas franchement de scénario, car d’ailleurs ce fond n’a que guère d’importance au regard de la finalité du registre. En réalité, les auteurs se creusent sans doute un minimum les méninges, pour mettre (rapidos) en situation les rapports sur lesquels insister sous tous les angles. Or voilà : dans cet OVNI BD qu’est Elves dream, il n’y a pas DU TOUT de scénario. Alessandro Mazzetti empile un catalogue de séquences de cul de deux pages, totalement indépendantes et (quasiment) sans dialogue, avec l’unique démarche narrative d’illustrer des petites elfes et nymphettes à oilpé, en train de s’humidifier et de se faire trombiner par tous les orifices. Le pire, c’est qu’une fois débarrassé de la pléthore d’effets de reflets, de lumière, et des innombrables giclées humides et gluantes sans queue ni tête (quoique si, justement), le monsieur montre un joli coup de crayon ! Mélange basique de l’heroïc-fantasy et de la pornographie pure (et dure), cet album de 48 planches se parcourt donc en 48 secondes. Exercice de style ? Artbook thématique ? Exorcisme d’un fantasme impossible ? (vous rêvez souvent, vous, de vous taper des elfes ?) Mais pourquoi ? Pourquoi ??
