parution 19 avril 2013  éditeur La pastèque  Public ado / adulte  Mots clés Chronique sociale / Policier / Roman graphique

Lartigues et Prévert

Lartigues et Prévert, deux potes collègues de travail, prennent le train pour fuir une scène de meurtre. Coupables ou victimes d'un malheureux concours de circonstances ? Un polar subtilement pensé et construit.


Lartigues et Prévert, bd chez La pastèque de Adam
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©La pastèque édition 2013

L'histoire :

Lartigues et Prévert, deux amis difficiles à séparer, voyagent à bord d'un train. Apparemment, ils fuient une scène de crime. Un jeune homme, abattu d'un coup de fusil, a été trouvé dans le coffre d'une Renault 12 de couleur orange. Une voiture qui a d'ailleurs servi leur petit trafic de cigarettes. Qui en est l'auteur ? Lartigues ? Prévert ? Ou ne sont-ils que les victimes d'un malheureux concours de circonstances ? Bref, ça sent l'embrouille pour les deux pauvres épiciers du coin, à la solde de petits contrebandiers quand il faut arrondir les fins de mois. Direction la campagne. Pour réfléchir et refaire sa vie ? Avant le meurtre, les deux amis menaient une vie monotone et sans relief. Depuis ce fait sordide, leur vie est en train de basculer vers « le polar miteux » et leur amitié est sur le point d'imploser. D'autant que l'un est d'une nonchalance provocatrice, complètement détaché, et l'autre vit dans l'angoisse d'être poursuivi...

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Lartigues et Prévert, à la couverture design, se présente comme un bon petit « polar miteux » joué par des acteurs losers et des seconds rôles de proximité. Mais plutôt que de nous servir une intrigue basique, Benjamin Adam se livre à un jeu de construction/destruction du récit, source d'une tension sans relâche. Au lieu de poser scolairement décor, personnages et pitch, l'auteur préfère égrainer des indices au compte-goutte, suggérer des pistes ou nous mener en bateau, en parsemant ici ou là les pièces d'un puzzle à reconstituer. Si bien qu'on ne comprend pas grand-chose au début. Mais les faits s'éclaircissent alors assez vite, une fois habitué au procédé. Avec talent et subtilité, Adam suspend son récit par des pauses informatives, use de détours, de ruptures et de faux-fuyants pour mieux titiller, en entrecoupant sa narration de ragots de voisinages, de témoignages de passants, de fiche technique sur la fameuse voiture du délit, de portraits d'amis qui affinent ou floutent le sens d'un tableau obscur au début, limpide et sombre à l'arrivée. Nos deux amis, pauvres propriétaires d'une épicerie en déficit et contrebandiers maladroits, poursuivent alors une vie médiocre marquée par la loose. Rien ne leur réussit et, comble de malchance, leur amitié va sonner comme un lointain souvenir à l'épreuve d'un meurtre sordide. Graphiquement, Adam fait sien un art de la découpe et du design, dotant chaque séquence d'une couleur propre et son trait d'une belle finesse. Après avoir agréablement louvoyé et tourné autour du pot, le récit peut enfin livrer ses clés. Une narration qui manie l'art du zigzag, un dessin direct et clair, une construction étudiée. Pas de doute, on tient là un très bon polar, tout sauf « miteux ».

voir la fiche officielle ISBN 9782923841250