parution 10 octobre 2014  éditeur Le Lombard  Public ado / adulte  Mots clés Guerre / Historique / XIXème-Victorien

Le Soldat

Engagé sur le front de la guerre de sécession, un jeune soldat angoisse. Sera-t-il lâche ou héros ? Que fait-il ici ? Un récit quasi allégorique et universel sur ce qu’est un « Soldat »… une réflexion essentielle !


Le Soldat, bd chez Le Lombard de Jouvray, Efa
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • dessin Yellow Star Yellow Star Yellow Star Yellow Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

©Le Lombard édition 2014

L'histoire :

Par patriotisme ? Par défiance ? Pour échapper aux moissons ? Pour des pulsions viriles de combattant ? Toujours est-il que le jeune Henry s’est engagé au sein de l’armée Yankee, aux côtés de son copain Wilson. Le voilà dans un campement, parmi d’autres engagés volontaires comme lui, à attendre le moment où arrivera son premier assaut. L’angoisse ne le quitte pas. Comment se comportera-t-il à ce moment clé ? Les anciens véhiculent les pires rumeurs et tempèrent les ardeurs des bleusailles. Le vieux Jim pressent que ce sera pour demain. Et malgré son expérience, il prévient : si le danger est trop grand, il détalera comme un lapin. Le lendemain, la troupe reprend la route, obéissant aveuglément à un état-major qui semble déboussolé. Ils marchent, s’arrêtent… se mettent en position de tir… font demi-tour… et finalement s'installe pour un nouveau campement. L’angoisse d’Henry monte d’un cran. Il a raison : dès le lendemain matin, un assaut est subitement donné. Ça canarde de partout. Ses voisins sont touchés. En face, ce sont sûrement des démons. Henry prend ses jambes à son cou et court vers l'arrière à en perdre l'équilibre…

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Au sein de la collection Signé du Lombard, Olivier Jouvray avait déjà composé l’excellent Nous ne serons jamais des héros pour Fred Salsedo. Il propose aujourd’hui une profonde réflexion sur l’engagement du « soldat » au sens large : pourquoi va-t-il à la guerre ? Comment conjugue-t-il son désir de devenir héros et l’angoissante réalité, qui pousse à la lâcheté ? Est-ce en se frottant à l’horreur du terrain qu’il glane sa pulsion virile et primale de combattant ? Dans le récit quasi allégorique mis en place, le Soldat s’appelle Henry, et ses appréhensions, ses atermoiements existentiels, amènent à penser qu’il pourrait être vous. Il est jeune, engagé au sein de l’armée yankee sur le front de la guerre de sécession… mais il est surtout intemporel. Le scénariste a pris pour base un roman de Stephen Crane – La conquête du Courage, un classique du roman de guerre américain – qu’il a ensuite librement adapté. En postface, Jouvray avoue qu’il interroge tout autant son moi intérieur que le lecteur, sur cette thématique vieille comme l’humanité et pourtant toujours actuelle. Et c’est ce qui fait que ça fonctionne à 200%. Entre parenthèse, quand on y pense, Raoul Cauvin joue des mêmes thématiques dans les Tuniques bleues, avec certes le prisme de l’humour – Stark est le fou de guerre, Blutch le lâche décomplexé et Chesterfield peine à conjuguer son patriotisme avec ses réflexes de survie. Jouvray pose les bonnes questions, on lui pardonnera donc le micro chouilla de manichéisme. Il peut surtout compter sur la partition graphique sans faille d’Efa (alias Ricardo Fernandez). Le dessin semi-réaliste de l’espagnol est soigné et il s'inscrit dès qu'il le peu dans de larges cases, en cinémascope. Ses couleurs douces à l’aquarelle, légèrement délavée, n’empruntent pas la veine martiale qu’on a trop coutume de croiser dans les récits de guerre. Ici les ciels sont bleus, l’herbe verte et… le sang rouge.

voir la fiche officielle ISBN 9782803634101