parution 11 avril 2014  éditeur Presque Lune  Public adulte  Mots clés Chronique sociale / LGBTQIA+ / Roman graphique

La Maison qui grince

Une jeune femme découvre progressivement les moeurs déviantes de ses colocataires au sein d'une maison victorienne. Un roman graphique et fantasmagorique original...


La Maison qui grince, bd chez Presque Lune de Fransman
  • Notre note Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

    BON   Green Star Green Star Dark Star Dark Star

    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Yellow Star Yellow Star Yellow Star Grey Star

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  • dessin Yellow Star Yellow Star Grey Star Grey Star

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©Presque Lune édition 2014

L'histoire :

Un prospectus en main, une valisette à roulettes dans l'autre, la pimpante Barbara se présente au 141 Rottin Road pour recevoir les clés de son nouvel appartement. Son deux-pièces est strictement formaté comme les cinq autres de cette demeure victorienne typique de 1865, identique à toutes les autres de l'interminable rue. L'agent immobilier un peu collant ne parvient pas à la convaincre de la bonne isolation : à travers les murs, lui parvient de multiples bruits du voisinage. Sa première nuit est difficile : ça grince, ça ricane, ça jouit, ça pleure, ça tape... Le lendemain matin, en descendant ses escaliers communs, Barbara découvre un embouteillage d'obèses dans le hall. En effet, la voisine du rez-de-chaussée, Janet, une vieille peau, organise chez elle des séances de thérapie de groupe pour apprendre à s'alimenter parcimonieusement. La nuit, Janet reçoit des coups de fils anonymes (de la voisine du 2ème), qui l'incitent à s'abandonner à des orgies de bouffe. Dans cette maison, habite aussi Matt, un infographiste maniaque spécialisé dans la retouche des photos. Et puis il y a aussi Brian, complètement obsédé par les femmes cancéreuses, défigurées ou amputées. Enfin, il y a Debi, une mamie quasi transparente aux yeux des autres locataires...

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Avec la Maison qui grince, l'anglaise Karrie Fransman invite le lecteur à partager la vie de 6 colocataires au sein d'une maison victorienne aménagée en appartements. Oubliez la bonne humeur et l'humour de Friends : leur bâtiment sis « Rottin Road » est plus que malsain (rotting en anglais signifie « en train de pourrir »). Il fuit, il est vieux, mal isolé... En outre, à l'exception du personnage central et innocent de Barbara, les habitants souffrent tous d'une névrose grave, limite improbable. L'une cultive un hédonisme ultime : elle organise des orgies sexuelles et alimentaires en continue. L'autre prend son pied en draguant des femmes malades ou handicapées... Faut-il traduire par une métaphore de notre civilisation humaine ces caractères outranciers qui s'adonnent à des comportements ultimes, proches de la fantasmagorie ? Il n'y a pas d'intrigue générale, il s'agit plutôt d'un récit chorale qui met face à face tel ou tel voisinage et en profite pour focaliser sur les origines des déviances par le truchement de flashbacks. En tout cas, Fransman joue admirablement avec les fantasmes refoulés et malsains de tout un chacun s'imaginant les pires aspects cachés de la vie d'autrui. Avec sa manie graphique de faire de gros ronds à la place des joues des personnages et sa monochromie bleue, son dessin n'est certes pas des plus élégants... mais il est fort correctement rythmé, cadré et découpé. Un OVNI à découvrir, doublé d'un objet original dans sa reliure souple, car les éditions Presque Lune ont massicoté des petites fenêtres en couverture...

voir la fiche officielle ISBN 9782917897096