L'histoire :
Comme à chaque campagne de pêche, des marins affrontent la mer afin de rapporter l’un de ses plus précieux trésors : les poissons. Certains d’entre eux n’hésitent pas à partir aux abords de Terre Neuve afin d’en rapporter suffisamment de morue pour toute une année. Pareille expédition use les hommes et les tensions sont légion durant le voyage. Notamment, un nouvel arrivant est rapidement surnommé « le boueux », du fait qu’il a tout l’air d’être un ancien paysan. La traversée est longue, et lorsque les oiseaux se manifestent, la joie revient dans le cœur des marins. Cela signifie que les bancs sont à moins de quatre journées de mer : la pêche va enfin pouvoir débuter. Mais les volatiles ne sont pas que les annonciateurs de bonne nouvelle, puisqu’ils servent également de repas aux marins. Les jours passent, le boueux est toujours la cible de ses confrères. En plus de participer à toutes ces railleries, le capitaine confie le novice à un marin expérimenté. Ce dernier lui apprend la pêche et ses subtilités. Or, le quotidien de ses marins se voit entaché de la mort de l’un d’eux, puis d’un autre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis la sortie de Tout seul, Christophe Chabouté figure sur les rayonnages de nos librairies par le biais de petits pavés épais, rééditions ou intégrales de ses œuvres. Avec la régularité d’un métronome (une sortie par an), le dessinateur nous revient aujourd’hui avec un inédit, explorant une fois encore le milieu maritime, à l’instar de Tout seul. Après le quotidien d’un gardien de phare, nous suivons à présent le parcours d’un équipage de marins qui affrontent la mer afin de ramener des morues plein leurs cales. Dans un premier temps, Chabouté nous montre les conditions de vie de ces hommes, utilisant un vocabulaire adapté. La lecture s’accompagne donc de termes comme « boëte » (un appât) ou « doris » (un bateau). Une fois lancé, le récit évolue petit à petit vers un thriller bien ficelé. Pourtant, on ne peut s’empêcher d’émettre un regret, concernant le dénouement, presque trop rapide. En plus d’un scénario simple et efficace, l’auteur nous fournit un dessin de haute volée… comme d’habitude. Or, contrairement à d’habitude, il nous dévoile une autre facette de son talent dans les phases de brouillard, dont le rendu est assez étonnant. Encore un titre passionnant, à l’ambiance unique et très personnelle.
