L'histoire :
Yorgi est un jeune nain intrépide et ombrageux. Chaque aventure est une occasion de dessouder des gnomes, gobelins, orques et surtout des elfes que Yorgi déteste par-dessus tout. Entre bières au bar et massacres dans des grottes, Yorgi rencontre parfois des personnages qui le sortent de son quotidien : un gnome lui crée un Golem qui lui sert d’esclave, son père lui achète des haches à tous les anniversaires et Yorgi se prend d’amitié pour Fex, un humain guerrier. Fex va tenter d’initier Yorgi aux secrets des femmes. Mais le nain est totalement ignorant sur ce sujet. L’apprentissage risque d’être difficile !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Mary Pumpkins propose ici une bande dessinée parodique sur le thème archi-galvaudé de l’heroïc-fantasy façon jeu de rôle (Le donjon de Naheulbeuk, Krän, Lanfeust…). Tout y est, pour le bonheur des amateurs d’Advanced Dungeons and Dragons : les elfes efféminés, les gobelins malicieux, le dragon protecteur de trésors, les tavernes malfamées, les épées magiques, les sorciers nécromants… Le résultat est toutefois novateur et original. L’humour en une planche porte à plein régime, car Mary Pumpkins sait détourner les codes du genre pour en faire de véritables sources de plaisanteries. Tout est matière à gags : la haine de Yorgi pour les elfes, son incapacité machiste à concevoir ce qu’est une femme, ses mésaventures parfois ridicules, son rapport très spécial avec son père… On l’aura compris : le rire naît avec cette figure du nain particulière de l’anti héros Yorgi. Barbare décérébré, il n’a aucune jugeote et sa naïveté prête à rire. Son physique est aussi un amusement en soi : subtil mélange de petit enfant et de brute sans tête, sa chevelure épaisse et ridicule rappelle fortement un autre personnage absurde du neuvième art : Mafalda ! Toutefois le talent de Pumpkins n’est pas seulement lié à sa maîtrise des réparties bien senties ou des retournements gaguesques en une page. Elle a aussi beaucoup de talent pour dessiner cet univers codifié à la sauce Seigneur des Anneaux. En effet, son rapide et caricatural, aux teintes bichromiques sépia, renforce la parodie, quoique beaucoup de cases sont travaillées avec précision. Les détails des armes, armures, décors et combats sont de vraies réussites. Elle allie ainsi parfaitement dessin parodique (les têtes tranchées ressemblent à de la viande) et merveilleux (la beauté des décors et des batailles). Un début très sympathique à mettre entre toutes les nains… euh mains, pardon !
